Pour Fatimata, la mère, aucun doute : « je suis une diaspora », dit elle. Née au Niger, d’un père tirailleur, elle est venue poursuivre ses études en France. Mais quel rapport sa fille, Rabaha, née en France, entretien-t-elle avec son pays d’origine ?
Si Rabaha n’a aucun doute « je suis née en France, je suis française », pas question d’oublier ses racines nigériennes. « Et si je peux apporter ma pierre à l’édifice pour améliorer les conditions nigériennes, je le ferai sans hésiter ».
S’engager pour le pays d’origine, est-ce cela faire partie de la diaspora ? Sans doute. Fatimata, avec son association MATA, œuvre pour les nigériennes dans le domaine gynécologique. Rabaha, avec sa société Wacos-Ibahis, améliore les conditions de vie des femmes qui cultivent l’hibiscus.
« Avoir une culture c’est bien, en avoir deux, c’est mieux, c’est une richesse ». Une richesse personnelle. Un enrichissement dont chaque pays peut tirer profit. Comment n’en serait-il pas autrement quand on a, comme Rabaha, « deux visions de la vie, et deux fois plus d’arguments pour avancer dans la vie » ?
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Le portrait de Fatimata et Rabaha fait parti de la série Diasporas
La série « Diasporas » c’est quoi ?
En France et en Europe l’image des immigrés, notamment subsahariens, et celle de leurs enfants, français, génère souvent l’indifférence, au pire le rejet. Sur le continent africain, la France n’a pas vraiment bonne presse, et sa mauvaise réputation est amplifiée par des influenceurs de tous bords.
A France Fraternités, nous pensons que les diasporas des pays d’Afrique subsaharienne sont à même de réconcilier les deux mondes : ceux d’ici qui ignorent tout des « success story » – économiques, culturelles…-, des citoyen.e.s franco-africains, et ceux qui, en Afrique, rejettent en bloc tout ce qui représente la France.
La série « Diasporas » veut valoriser leurs parcours de réussite en France, car ils sont nombreux, et dans tous les domaines. Nous voulons montrer que ces hommes et ces femmes contribuent au développement économique et culturel de l’hexagone, à son rayonnement, par leur savoir-faire, leur expérience. Et qu’ils sont aussi partie prenante du développement de leur pays d’origine. Nous voulons montrer qu’ils sont la France. Qu’ils sont aussi l’Afrique, ou au moins une partie d’une Afrique si diverse.
Rien d’antinomique à ce qu’ils s’engagent à la fois ici et là-bas : ils sont « les traits d’union » entre nos deux continents.
De toutes générations et milieux confondus, ils et elles ont su inventer leur propre histoire, tracer leur chemin en France, riches de leurs deux cultures. Citoyens français, ou en passe de le devenir, ils restent attachés à leurs pays origines. Ils s’engagent pour améliorer les conditions de vie de ceux qui sont restés : ils aident, investissent ou forment. Ils sont les Diasporas de France. Ils font l’histoire de France.
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