Iyad el-Baghdadi, une voix libre dans le monde arabe

Réfugié politique en Norvège depuis 2015, le président de la Fondation Kawakibi et membre du think tank Civita a été informé le 25 avril par les services de renseignements de son pays d’accueil, alertés par la CIA, qu’il était une « cible », et mis momentanément sous protection policière. « Je n’ai pas peur », clame-t-il, tout en continuant de mobiliser l’opinion publique et les médias. Pour l’activiste, l’origine de ces menaces est un secret de polichinelle. Critique acerbe de longue date du pouvoir saoudien, ce seraient avant tout ses liens avec Jamal Khashoggi, l’éditorialiste saoudien assassiné en octobre 2018 au consulat de son pays à Istanbul, que le gouvernement saoudien lui reprocherait. Le militant accuse directement le prince héritier Mohammad ben Salmane (MBS) et son bras droit Saoud el-Kahtani d’être derrière cette chasse aux activistes. « MBS a créé une règle selon laquelle il peut tuer n’importe qui, où qu’il soit », dénonce Iyad el-Baghdadi. « Si tu es menacé alors que tu te trouves en Norvège, quelle chance ai-je ici », lui a écrit récemment un défenseur des droits de l’homme d’un pays arabe.