Il abandonne ses études de médecine pour traquer les faux médicaments en Afrique

Longtemps fasciné par le métier d’urgentiste », Arnaud Pourredon a trouvé, à 27 ans, une autre façon de sauver des vies. Sur les marchés d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, ce jeune Béarnais fait la chasse aux faux médicaments. Un fléau en Afrique, où des sirops pour la toux contaminés ont récemment causé la mort de dizaines de petits Gambiens. Dans cet extrait d' »Envoyé spécial », il raconte comment il a eu le déclic.
extrait « Envoyé Spécial », publié sur le site franceinfo.fr, le 23 11 2022

« J’ai toujours eu envie de faire des études de médecine, je me voyais urgentiste, c’est un métier que je trouvais assez fascinant.«  Pourtant, c’est une autre histoire que raconte Arnaud Pourredon. Après une enfance béarnaise, il entame un cursus à la fac de médecine de Bordeaux… mais une prise de conscience lors d’un voyage humanitaire lui fait quitter une voie qu’il pensait toute tracée. « Pendant mon parcours universitaire, je me retrouve au Népal, poursuit-il. C’est là où, pour la première fois, je tenais entre mes mains des faux médicaments. »

L’étudiant s’aperçoit qu’il ne supporte pas que « des patients se retrouvent sous dialyse parce que les faux médicaments ont détruit leur système rénal« . « Voir des enfants mourir avec les parents à côté, impuissants à payer leurs médicaments » l’anéantit.

« Ça m’a révolté de voir que, dans l’impunité la plus totale, des trafiquants de faux médicaments puissent tuer des gens pour de l’argent, alors que le reste du monde l’ignore. Ça, c’était le déclic. »Arnaud Pourredon, cofondateur de Meditect  dans « Envoyé spécial »

Alors en quatrième année de médecine, il interrompt ses études et s’installe en Côte d’Ivoire pour y lutter contre le trafic des faux médicaments. Vendus dans la rue, certains font des ravages en Afrique. Depuis cinq ans, Arnaud travaille avec les agents ivoiriens de la Direction de la police des stupéfiants et des drogues (DPSD). Dans cet extrait d’un reportage à voir le 24 novembre 2022, il accompagne le commissaire lors d’une descente sur un marché du quartier populaire d’Abobo, dans le nord d’Abidjan.

Dans la touffeur d’une arrière-boutique où grouillent rats et cafards, ils trouveront des stocks entiers de médicaments de contrefaçon ou périmés, qui seront saisis pour être analysés. Il y a là des sirops contre la toux, « ces mêmes sirops qui ont tué il y a quelques dizaines de jours des dizaines d’enfants en Gambie« , s’exclame Arnaud. « Quand je vois ces médicaments qui sont très dangereux, confie-t-il, c’est toujours une satisfaction personnelle que j’ai de les retirer du marché, parce que ce sont des vies que je sauve. »

Extrait de « Alerte aux médicaments tueurs », un reportage à voir dans « Envoyé spécial » le 24 novembre 2022.