L’Union européenne sanctionne des individus et entités pour violation des droits des femmes, une première.

L’Union européenne a émis mardi pour la première fois un ensemble de sanctions à l’encontre de neuf personnes et de trois organisations qu’elle tient pour responsables de violences sexuelles et de violations à grande échelle des droits des femmes.
Article original publié sur la télévision publique espagnole repris dans la rubrique vu d’Europe de francetvinfo.fr le 07 03 2023

La liste comprend notamment des responsables russes de haut rang. Des personnes ou entités en Afghanistan, au Sud-Soudan, en Iran, en Birmanie et en Syrie sont également sanctionnées pour violation des droits des femmes

Les violations visées ont été commises dans le cadre de la guerre d’Ukraine et sur d’autres théâtres de conflits ou de protestations, comme le Sud-Soudan, l’Afghanistan ou l’Iran. La décision de l’Union européenne intervient à la veille de la Journée international des droits des femmes

Des hauts commandants russes sanctionnés en Ukraine

Le texte des sanctions vise le commandant de division Nikolai Kuznetsov et le colonel Ramil Ibatullin, tous deux responsables militaires russes impliqués dans la guerre en Ukraine. Leurs unités auraient systématiquement perpétré des actes de violences sexuelles contre des femmes entre mars et avril 2022. Il s’agit notamment de viols collectifs et d’agressions sexuelles perpétrés contre des femmes enceintes.
« L’ampleur et la gravité des actes sexuels et sexistes dans les zones d’Ukraine occupées par les Russes témoignent d’une planification systématique. Les commandants étaient au courant des violences sexuelles commises par le personnel militaire en Ukraine et, dans certains cas, les ont encouragées et ordonnées« , indique le texte juridique accompagnant les sanctions.

Les sanctions visent également le colonel Alexander Fedorinov et l’officier de police Ivan Ryabov, tous deux membres du commissariat de Moscou, pour la détention arbitraire de manifestants pacifiques contre la guerre et pour des cas avérés de torture.

Des viols en Afghanistan, au Sud-Soudan, en Iran, en Birmanie et en Syrie

Outre la guerre en Ukraine, l’UE prend aussi des mesures à l’encontre du ministre afghan Mohamed Khalid Hanafi pour avoir restreint la liberté des femmes et des filles, limité leur liberté d’expression et infligé des punitions à ceux qui ne respectent pas les édits du régime taliban.
Parmi les autres personnes sanctionnées figurent deux commandants de police au Sud-Soudan pour des agressions sexuelles systématiques dans leur région et le vice-ministre de l’Intérieur de la Birmanie pour torture et viol.
Les trois entités désormais inscrites sur la liste noire del’UE sont la prison de Qarchak en Iran, où les protestations suite à la mort de Masha Amini pour ne pas avoir porté le voile correctement ont été sévèrement réprimées ; le Quartier général des affaires militaires et de sécurité birmanes, et la Garde républicaine syrienne, tous responsables de cas de viols et de tortures lors de détentions arbitraires.

L’auteur de cette initiative à propos des droits des femmes est Wopke Hoekstrad, le ministre néerlandais des affaires étrangères. Ce dernier a déclaré, selon l’agence EFE, que ces mesures « sont un moyen important de faire respecter les valeurs universelles et d’imposer le changement au niveau international » et qu’elles auront un effet dissuasif sur les autres