Étude : Six générations pour sortir de la pauvreté en France

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Les économistes de l’OCDE ont comparé la situation de personnes avec celle de leurs parents. Selon eux, les Français les plus pauvres (les 10 % au plus bas de l’échelle des revenus) ont très peu de chances de s’élever socialement. L’inégalité des chances n’est pas seulement due aux salaires, mais aussi à la profession, à l’éducation ou encore à l’état de santé, note leur rapport. Les enfants de cadres ont deux fois plus de chances de devenir cadres eux-mêmes que les enfants de travailleurs manuels. Et seulement 17 % des enfants de parents travailleurs manuels ou peu diplômés font des études supérieures (contre 60 % des enfants de diplômés). Cela ne veut pas dire que les enfants nés dans des familles pauvres sont moins doués que les autres. Mais ils ont moins d’opportunités et la société ne leur en propose pas suffisamment. « Ce n’est pas une fatalité. Avec des politiques mieux adaptées, on peut renforcer l’égalité des chances », assure Gabriela Ramos, de l’OCDE. Le rapport recommande d’investir dans l’éducation, « pour apporter un soutien sur mesure aux écoles accueillant des élèves issus des milieux défavorisés », ainsi que dans la lutte contre le décrochage scolaire. L’OCDE juge indispensable de s’attaquer aux inégalités territoriales (différences de situations des régions, des villes…), car la réussite des jeunes dépend aussi fortement de leur lieu de vie, des relations sociales, des activités culturelles de leurs parents…