Emmanuel Macron : un nouveau souffle pour les banlieues ?

Citons Manuel Valls qui, en 2009, dans sa ville d’Évry, exigeait de mettre « plus de blancos, de whites », dans le marché de sa commune. Une déclaration qui continue de faire jaser. Revenons aussi, mais est-il vraiment nécessaire de le faire, sur la désastreuse visite de Nicolas Sarkozy en 2005 à Argenteuil, avec des mots très durs à l’encontre de ses habitants (« Racailles », « Karchër »…). Là où l’ancien ministre de l’Intérieur s’échinait à électriser le rapport entre banlieues et policiers, Emmanuel Macron s’y prend tout autrement, dans la volonté en tout cas. Même si il a affirmé son opposition nette au récépissé de contrôle d’identité voulu (et non appliqué) par François Hollande, Emmanuel Macron a tout de même déclaré la « tolérance zéro » contre les violences policières. Pour cela, il compte bien « sanctionner durement les dérives » et « réinstaurer un rapport de confiance entre jeunes des quartiers et police ».

L’anti-François Hollande ?

Il est clair qu’Emmanuel Macron diffère, préférant le pragmatisme des promesses réalisables aux discours emplis d’émotion. Sur le droit de vote des étrangers par exemple, le nouveau président a déclaré que plutôt que d’accorder le droit de vote aux étrangers, il préférait « favoriser l’accès à la nationalité française avec un vrai examen de maîtrise de la langue », ne voulant « pas faire de propositions qui ne soient pas tenables ». Emmanuel Macron veut par ailleurs accorder une importance toute particulière à l’abstentionnisme dans les quartiers, qui s’est « beaucoup trop installé » selon lui. Ce dernier veut clairement se démarquer de François Hollande qui, lui, n’avait pas rechigné à la faire, cette « promesse pas tenable », au discours du Bourget en 2012.