Quant à l’émergence d’une culture populaire mobilisant les codes du conspirationnisme (séries télé, films, romans), elle aurait contribué « à l’érosion de ce qui était auparavant une frontière claire et solide entre le discours marginal et le discours dominant » (Barkun).
Cette hypothèse est corroborée par une étude de terrain conduite auprès de lycéens français montrant que ces derniers
« font appel à des références issues des œuvres contemporaines de fiction […] pour répondre au doute créé par ce qui leur semble “incohérent”, “bizarre” ou “pas vrai” dans les informations auxquelles ils ont été confrontés après les attentats de [2015 et 2016] ».
Des conspirationnistes encore mal connus
Si la recherche progresse sur la question des causes possibles du succès des thèses complotistes, il n’en va pas de même pour ce qui est du profil des adeptes de ces théories. De façon surprenante, en effet, les propriétés sociales des conspirationnistes demeurent floues – si ce n’est qu’il s’agirait plutôt de jeunes, ainsi que des personnes votant pour les extrêmes.