“Si Hollande bouge, c’est qu’on cherche à éviter une nouvelle révolte des banlieues, comme celle de 2005”, raconte le quotidien de référence italien. Il rappelle la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois, qui avait entraîné des “semaines de guérilla urbaine, 4 morts, 3 000 arrestations et 10 000 voitures brûlées” et qui avait “écorné l’image de la France dans le monde”.
De son côté, La Stampa a dépêché un de ses journalistes à Aulnay-sous-Bois qui décrit avec emphase le décor de la cité des 3 000 et la colère des habitants.
« Les nuits d’agitation, de révolte et de désordre sont encore fraîches, on en voit partout les stigmates. La vitrine du restaurant KFC est défoncée, une dizaine de voitures sont brûlées, des bennes noircies, et il flotte une odeur âcre que la pluie qui tombe ne parvient pas à effacer. »
La poudrière française
“Rien ne va plus”, estime, en français, le journal romain Il Messaggero. “C’est peut-être un peu tôt pour le dire, mais en France, les choses ne vont pas très bien. À trois mois du premier tour de la présidentielle, le pays est déchiré par ses problèmes internes, les difficultés sociales avec ses quartiers périphériques sous pression, tandis que le cadre politique jusqu’alors stable de la Ve République semble soumis à des secousses inattendues. Et voilà que l’actualité y met du sien.”
Tensions, chômage et menace terroriste “risquent ainsi d’alimenter l’envie de rupture ; les sondages donnent, depuis longtemps maintenant, Marine Le Pen en tête du premier tour”, note le quotidien, qui, sur une photo de la candidate frontiste, titre : “Scandales et violence, la poudrière française”.