Violation des accords d’Helsinki
Alexeï Navalny n’est pas Andreï Sakharov. La Russie d’aujourd’hui n’est pas celle de l’URSS : la marge de liberté politique y est plus large – même si Vladimir Poutine s’emploie, chaque jour un peu plus, à la réduire à néant. Pourtant, par son courage, sa ténacité devant l’acharnement du régime contre sa personne, Navalny a atteint « la dimension symbolique » qu’évoquait François Mitterrand.
Dénoncer le sort réservé au principal opposant russe ne relève pas de l’ingérence dans les affaires intérieures du pays. C’est pointer une question de politique étrangère : la violation par le Kremlin des accords d’Helsinki ou de la Convention européenne des droits de l’homme – textes qui portent sa signature. Quels que soient ses manquements propres, passés ou présents, l’Europe ne peut y être indifférente, sauf à renier tout ce qu’elle entend incarner. Navalny est une affaire de politique étrangère européenne.
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