Le déni de réalité des violences sexuelles …

 

En France aussi, on a constaté quelques maladresses confondantes avec #Balancetonporc. Ce fut le cas de Laurent Bouvet, professeur d’université et ambianceur Twitter, qui invita à détourner les projecteurs des femmes victimes d’agressions sexuelles, pour mettre en valeur les gentlemen à la conduite irréprochable: « Et un hashtag #balancetonmecsupercool pour mettre en valeur les hommes qui ne se conduisent pas comme des porcs? » Alors que s’ouvraient les vannes de la parole féminine, cette invitation à ne considérer que des hommes, qui plus est pour les féliciter, couvrit de ridicule son auteur. Quelques semaines plus tard, Bouvet rattrapa son faux pas: il retweeta le message de Henda Ayari, qui accuse le prédicateur Tariq Ramadan de l’avoir violée, au sujet de #BalanceTonPorc: « sans cette campagne contre le harcèlement sexuel je n’aurai jamais pu trouver la force de parler ». Avait-il changé d’avis? La raison du retweet est plus probablement à chercher dans l’identité de l’agresseur présumé. Une récupération politique à peine déguisée, qui trahit une incompréhension complète d’une campagne visant à montrer que les violences peuvent atteindre toutes les femmes, quel que soit leur milieu socio-culturel.