La délicate question du retour en France

Pour ceux qui avaient rejoint Daech, quitter la Syrie n’est pas facile et le retour passe souvent par la prison.

On les appelle « les revenants », du nom du livre du journaliste David Thomson. Depuis 2011, plus de 200 Français ont déserté Daech pour revenir en France. Mais quitter la Syrie est de plus en plus  difficile : frontières fermées, surveillance de Daech…

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Le retour de ces Français est aussi une délicate question pour notre pays. Sont-ils vraiment repentis ? Sont-ils déçus de Daech, mais toujours convaincus par son idéologie ? Sont-ils une menace pour la France ? Actuellement, la quasi-totalité d’entre eux sont présentés devant la justice et incarcérés. Les femmes, d’abord peu soupçonnées, sont désormais de plus en plus nombreuses à être mises en examen* et à passer par la case prison. Le gouvernement a lancé dans l’urgence une politique de déradicalisation : unités spécialisées en prison, centres pour volontaires, financement d’associations… Des expériences peu concluantes. « Il n’y aura pas de miracle, affirme la sénatrice Esther Benbassa, coauteure d’un rapport. Il faut rester modeste et patient. » Selon elle, il faut aller encore plus loin dans l’« accompagnement individualisé, le travail sur la réinsertion et la prévention ». Et que vont devenir les enfants des « revenants », aujourd’hui souvent confiés à des foyers d’accueil ?

Stéphanie Lelong

* : Lors d’une enquête judiciaire, fait d’indiquer (officiellement) à une personne mise en cause les faits qui lui sont reprochés.
** : Organisation des Nations unies, créée en 1945. Regroupe des pays du monde dans le but de maintenir la paix.

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