De Béziers à Marseille, pourquoi des villes partent en croisade contre les kebabs ?

Généralement, les villes n’expulsent pas les kebabs existants, mais décident de limiter l’accès des centres aux futurs snacks. “L’objectif est simple : préservation des centres-villes en bannissant les magasins ethniques, explique Pierre Raffard. Pour autant, ce sont toujours les magasins orientaux qui sont dans le viseurs, rarement les sushis ou les chinois.”

La raison est claire. “Il y a une ‘bonne’ et une ‘mauvaise’ immigration. Dans le cas des Asiatiques, on considère qu’ils sont travailleurs, discrets etc. Le kebab lui, est très lié à l’Islam et à tous les clichés qui vont avec.” La majorité des maires italiens qui s’en prennent aux kebabs, affidés pour beaucoup à la Ligue du Nord, ont voulu aussi adopter des texte interdisant les mosquées. Et en France, c’est bien souvent l’extrême-droite qui s’empare du sujet.

“Kebabophobie” et “Kebabisation”

En France, le kebab comme argument du “grand remplacement” arrive sur la scène médiatique à la faveur Robert Ménard. Déjà présent sur certains blogs d’extrême-droite, c’est le fondateur de Reporter Sans Frontières qui lui donne un réel coup de fouet. En 2013, alors qu’il brigue la mairie de Béziers, il publie une tribune sur Boulevard Voltaire. Il y brosse le portrait d’une France en 2047, où les femmes seraient voilées et les baguettes remplacées par des kebabs.