Depuis le mois d’avril France Fraternités s’est engagée sur le front de l’accueil des étudiants étrangers qui ont fui l’Ukraine. Avec nos partenaires associatifs et notre permanence juridique, nous avons épaulé plus de 330 d’étudiants francophones face à l’immobilité de l’administration. Nous avons invité le préfet en charge du dossier à dialoguer avec les premiers concernés. Le préfet Joseph Zimet est venu et s’est montré très attentif. Pour autant, la situation n’a guère évolué. Pire, le moratoire a pris fin qui suspendait les Obligations de Quitter le Territoire Français délivrés à certains étudiants. Nous nous adressons donc pour la deuxième fois à madame la première ministre pour demander au gouvernement de faire preuve de pragmatisme en apportant une réponse humaine à la situation de ces quelques centaines d’étudiants non ukrainiens qui ont choisi la France pour prolonger leurs études.
Communiqué de presse « La situation des étudiants non ukrainiens ayant fui la guerre en Ukraine le 24 février dernier diffère de celle de leurs camarades ukrainiens, car ils ne sont, pour leur part, pas couverts en France par la directive de protection temporaire adoptée par l’Union européenne le 10 mars dernier. Actuellement, le centre régional d’information pour l’Europe occidental de l’ONU recense environ 9 millions de personnes ayant fui l’Ukraine. Leur répartition dans l’Union européenne varie grandement selon les États membres. En effet, selon le Ministère de l’Intérieur, la Pologne en accueille plus de 4 millions, la Roumanie et la Moldavie en recensent plus d’1 million, l’Allemagne plus de 400 000, tandis que pour la France, ce chiffre s’élève à peu moins de 65 000 hors enfants. Parmi ces 65 000 déplacés d’Ukraine se trouvant sur notre territoire, nous recensons avec nos partenaires un peu moins de 800 étudiants non-ukrainiens, soit 1,2 % du nombre total de personnes. Ces étudiants sont originaires pour la plupart du Maghreb et d’Afrique de l’Ouest. Ils sont très majoritairement francophones, engagés dans de longues et diverses formations. Certains étaient en fin de cursus lorsque la guerre a été déclarée en Ukraine. Nombreux sont celles et ceux qui ont dû, à cause du conflit, interrompre leurs études dans des cursus de médecine, d’ingénierie ou encore de finance, et qui pourraient, en poursuivant leurs études en France, apporter leur compétence et leur savoir-faire à notre pays. Le 17 juin dernier, le gouvernement a adopté un moratoire par lequel les obligations de quitter le territoire français (OQTF) à l’encontre des étudiants de pays-tiers ayant fui la guerre en Ukraine étaient suspendues jusqu’au 1er octobre 2022. Ce moratoire ayant pris fin à ce jour, nous sommes en attente de réponses concrètes de la part du gouvernement. 7 mois après que la guerre ait débuté, la situation reste instable et confuse pour les étudiants de pays tiers ayant fui la guerre en Ukraine et venus se réfugier en France. Certes, il est toujours possible de dire que les pays d’origine de ces étudiants ne sont pas en guerre et qu’ils peuvent y retourner. C’est faire fi, avec légèreté, de l’abandon d’un rêve professionnel brutalement interrompu par la guerre, de sacrifices consentis par les familles. C’est aussi se priver de l’apport d’étudiants qui parlent français, ont des compétences, qui peuvent ainsi utilement trouver place dans notre pays. Rien ne peut justifier que s’opère une politique discriminatoire à leur égard. Nous appelons le gouvernement d’Elisabeth Borne à apporter une réponse humaine et pragmatique à ceux des étudiants dont les dossiers ne présentent aucune difficulté sur le plan administratif, dont la réalité des études en Ukraine ne peut être contestée. A ceux-là, la délivrance d’un titre de séjour étudiant s’impose. France Fraternités
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