Les petits appartements de l’établissement hébergent des familles allant de 3 à 8 personnes. 45 % d’entre eux sont mineurs. « Sans ces tickets, ce serait la catastrophe, on ne pourrait pas acheter le lait et les couches pour les enfants parce que ça coûte très cher, témoigne Vladimir, papa de deux petits de 2 et 3 ans. Ça nous sert aussi pour acheter à manger et de l’eau. »
« C’est dur d’être dans une petite pièce »
Techniquement, les tickets service ne sont valables que pour les denrées alimentaires dans certains magasins. « Tous les supermarchés d’une même chaîne ne les prennent pas forcément ou parfois c’est limité à deux tickets, explique Tiphaine d’Espérer 95. On recommande aux gens de demander en entrant dans la boutique. Globalement s’ils achètent des produits de première nécessité comme des couches pour les bébés, ça passe. »
Un étage plus haut, Nesrin ouvre la porte avec un grand sourire. La joie dans sa voix cache pourtant une réalité bien plus complexe pour cette mère de trois enfants dont deux en bas âge et une fille de 10 ans en situation de handicap. « C’est dur d’être dans une petite pièce pour eux, ma fille ne peut même pas rouler en fauteuil, décrit-elle. Je suis auxiliaire de vie, d’habitude on s’en sort avec l’aide de quelques bénévoles. En ce moment je ne travaille que 3 heures par jour donc on a encore moins d’argent. Mais bon tout va bien, on essaye de tenir le coup. »