Il y a quelques années, j’ai éraflé le véhicule qui était garé à côté du mien dans un parking. Personne ne s’en était aperçu, mais tandis que j’évaluais sans me cacher les dégâts que j’avais commis sur la voiture inoccupée, plusieurs clients du parking, dont j’avais éveillé l’attention, me sont tombés dessus. Ils étaient agités et accusateurs, l’un d’eux demandant autour de lui si quelqu’un pouvait avertir le propriétaire du véhicule endommagé. Certains voulaient même voir mon permis de conduire.
“Êtes-vous protégé par votre privilège blanc ?”
Il s’est avéré que le véhicule appartenait à une Blanche parlant l’afrikaans. Plusieurs hommes lui ont courtoisement proposé de l’aider. À son crédit, elle a décliné calmement leur proposition et nous avons fait un constat à l’amiable. Finalement, elle a renoncé à déclarer l’accident, car les dégâts sur sa voiture étaient insignifiants. Les réactions des personnes présentes étaient clairement motivées par la conviction que j’allais nier toute responsabilité ou manœuvrer pour ne rien avoir à payer. Ils avaient, croyaient-ils, de bonnes raisons de penser qu’une Blanche avait besoin de protection face à une Noire.