Pour Fatima, la mère d’Omeir, faire la bise et serrer la main aux frères et à d’autres hommes a été une étape difficile. « Lorsque je les ai invités à manger, rien que le fait d’être assis à la table avec des hommes a été quelque chose de très fort pour elle », se souvient l’institutrice. « Il a fallu trouver un juste milieu pour qu’ils puissent acquérir les codes de nos sociétés ».
La pratique de l’islam par les réfugiés a par ailleurs été encouragée par les frères de Taizé. « Je crois que c’est assez naturel que, dans la migration, il y ait une sorte de reprise en main de son identité religieuse », explique frère Maxime, qui considère toutefois qu’il est nécessaire de s’adapter aux pratiques de la nation d’accueil. L’imam de Chalon, à ce titre, a effectué un travail important : « il nous a bien aidé en venant ici et en expliquant que les lois de la République ne sont pas incompatibles avec l’islam ».