Nemat, comme nombre de réfugiés s’était d’abord rendu à Calais sur conseil d’autres migrants, mais sans réelle volonté de se rendre en Angleterre. Perdu dans la Jungle, il saute sur l’occasion lorsque des policiers lui proposent de quitter le bidonville. Direction le bus, pour une destination inconnue : « personne ne m’a dit où j’allais être emmené ».
« Ils sont arrivés en plein milieu de la nuit. Personne ne voulait descendre du bus car ils étaient apeurés »
Dans le bus, Nemat voyage avec une dizaine de Soudanais ayant fui le régime ultra-violent d’Omar Bachir. Parmi eux, Ibrahim, 28 ans. À Calais, le jeune homme ne connaissait qu’un seul mot de français : « Dégage ! ». C’est ce que lui disaient tous ceux qu’il croisait dans les camps ou à la gare. Il avait fini par croire que cela voulait dire « Bonjour ! ». Le jour où il salue un policier d’un « Dégage ! », il comprend son erreur.