L’infinie diversité des couleurs de peau d’Homo sapiens résulte de la concentration, différente selon les individus, des deux formes de la mélanine, un pigment commun dans le règne animal : l’eumélanine (qui varie entre le noir et le marron) et la phéomélanine (qui varie entre le rouge et le jaune).
« Notre histoire génétique n’est pas directement liée à notre couleur de peau »
« D’un point de vue biologique, il y a bien des couleurs de peau, explique Géraud Gourjon, chercheur en anthropologie biologique à l’université d’Aix-Marseille. La complexité apparaît lorsqu’on s’essaie à des classifications en parlant d’individus blancs ou noirs, car il existe une infinité de nuances sans discontinuité dans la palette chromatique. De plus, notre histoire génétique n’est pas directement liée à notre couleur de peau, car l’ensemble de gènes responsable de celle-ci ne constitue qu’une infime part de notre patrimoine génétique. Des personnes dites « noires », en particulier aux États-Unis, peuvent donc posséder un génome beaucoup plus proche de celui des Européens que de celui des Africains. »
« La couleur de peau ancestrale était claire »
Un des facteurs majeurs expliquant ce nuancier de la peau humaine est la capacité de la couleur foncée à protéger des rayonnements UV. On peut d’ailleurs prédire la répartition géographique des différents coloris simplement en étudiant l’intensité des radiations solaires, ainsi que l’a montré l’anthropologue Nina Jablonski. Cette répartition témoigne de l’histoire des adaptations au soleil et au climat des groupes humains. « Les anthropologues s’accordent à dire que la couleur de peau ancestrale était claire, à l’instar de celle des chimpanzés, car les poils protégeaient du soleil, résume Géraud Gourjon. Puis, avec la perte du système pileux, la pigmentation foncée a été favorisée en Afrique. Enfin, la sortie d’Afrique a conduit à une sélection progressive des individus à peau moins foncée. »