Le jeune homme, qui n’a pas sa langue dans sa poche, n’hésite pas à pointer le fait que c’est « la société qui construit les clichés ». Devant son soda dans une brasserie de la Porte des Lilas, à Paris, Souleymane Sylla, du haut de ses 25 ans, déplore le fait qu’un « acteur noir qui joue une fois le rôle d’une racaille va rester cantonné à ce rôle toute sa vie », et pointe du doigt une banalisation des clichés. « Prenons le film Gangsterdam (un film réalisé par Romain Lévy, sorti en 2017, ndlr) qu’on a accusé dès sa sortie d’homophobie, de racisme, de misogynie. Pourquoi reproche-t-on à ce film de jouer sur ces clichés éculés alors qu’il est le fruit de la comédie populaire française ? », questionne-t-il. Celui-ci se réjouit néanmoins que l’association 1 000 visages prenne de l’ampleur, voyant arriver des réalisateurs et des acteurs de toutes sensibilités et de toutes les couleurs. « Viendra le moment où on ne pourra plus faire comme si on existait pas », avance Souleymane Sylla, résolument optimiste.
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