L’habit ne fait pas le moine mais il peut clairement jouer en sa défaveur. Le photographe américain Joel Pares dénonce ce principe en images dans sa série Judging America, repérée par le site Modern Met, qui présente des clichés et leur exact opposé, réunis dans le même modèle photographié. Ainsi l’un des sujets, un Noir américain, est tour à tour photographié en débardeur, couvert de tatouages et armé, puis en diplômé de Harvard. Le message est clair : « Tous les Noirs ne sont pas des criminels ». Même procédé pour une femme musulmane, présentée en terroriste puis en infirmière. Ou pour une autre femme photographiée en strip-teaseuse puis en veuve et mère de trois enfants. Bref, Blancs, Noirs, Asiatiques, gays, tatoués, tout le monde y passe.
« Réclamer du changement »
Le contraste de ces portraits tire autant sa force de leur traitement très esthétique (peut-être un peu trop même) que de nos propres préjugés. Interrogé par le site Ryot, Joel Pares explique avoir voulu changer les mentalités avec ses photos :
J’ai décidé d’utiliser mes photos comme une voix pour réclamer du changement. Mon but est d’ouvrir les yeux de ceux qui ont des préjugés, de leur faire voir que c’est mal et qu’ils ont besoin de connaître quelqu’un avant de l’étiqueter dans une certaine catégorie. Tout le monde mérite une chance d’être traité normalement et je regrette que ce ne soit pas le cas.
En même temps, qui de mieux placé qu’un photographe pour savoir que les apparences sont trompeuses ?