Une quarantaine de migrants sont actuellement en formation à l’école des métiers de Cahors, une porte d’entrée dans le monde de l’emploi qui leur permet de faciliter leur intégration.
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Avec la crise migratoire, depuis quelques années, les migrants sont de plus en plus nombreux à grossir les rangs de l’école des métiers, une quarantaine sur 593 apprenants. De tous âges et de tous horizons, ils viennent d’Afrique, d’Asie centrale jusqu’au Bangladesh. Des personnes aux profils variés, de niveaux académiques différents mais qui restent motivés par la même volonté : apprendre un métier. Sauf que leur premier frein reste la langue française.
Une classe « tremplin »
Un parcours spécifique d’un CAP en 3 ans (au lieu de deux) a donc été établi par l’établissement pour les accompagner au mieux. « Ils ont déjà un contrat d’apprentissage quand ils arrivent ici. On les repositionne pour connaître leur niveau de base : les savoirs déjà acquis en math, français et en culture générale, ce qu’ils connaissent des valeurs de la République. Ensuite, on préconise un CAP de 3 ou 2 ans » explique Nathalie Lajardie, enseignante de français, d’histoire-géo et d’enseignement moral et civique (EMC). Une première année que l’école des métiers a appelée « tremplin » pour acquérir les savoirs de base avec plusieurs heures de cours de FLE (Français langue étrangère).
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Aujourd’hui, 22 élèves, en majorité des mineurs non accompagnés (MNA), suivent ce cursus. « On veut leur assurer leur entrée dans le CAP et leur donner les moyens de réussir. C’est notre seconde promotion, on verra réellement les résultats l’année prochaine. Si la première promotion réussit ses examens » espère Hayet Soudani, la professeure de FLE. En parallèle, pour ceux qui ne font pas la classe « tremplin« , deux à trois heures de cours hebdomadaires de FLE sont proposées depuis quatre ans aux migrants apprenants. « On tente de faire de petits groupes par métier et par niveau. L’idée est d’individualiser les parcours pour les préparer aux examens et ils sont en demande. Et même ceux qui poursuivent leurs études avec des mentions complémentaires veulent continuer les cours de FLE » ajoute-t-elle.
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Une main-d’œuvre qualifiée et recherchée
Youssif Mansaray, 18 ans, est arrivé en 2020 de Sierra Leone. Après plusieurs stages en boulangerie, il est séduit et souhaite en faire son métier. « La baguette, les viennoiseries, pétrir, couper, lamer la pâte, ça me plaît, j’aime ce que je fais, je suis très motivé » sourit le jeune apprenti. Youssif est l’un des premiers élèves de la classe « tremplin », anglophone, il est parti de rien pour apprendre le français. « Il a été rigoureux avec cette soif d’apprendre et d’avancer » souligne Nathalie Lajardie. Aujourd’hui, il travaille au Fournil de la Croix de fer à Cahors et espère avoir un CDI à la fin de son apprentissage. Au-delà d’un savoir, grâce à l’école des métiers, il a aussi appris la ponctualité, tenir un rythme et être responsable.
Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre sur certains secteurs, les entreprises sont d’autant plus accueillantes envers ces jeunes qualifiés et motivés. Même si leur parcours administratif avec la préfecture reste fastidieux. Encore aujourd’hui, Emran
Hussain, 19 ans, a des difficultés pour obtenir certains papiers. Mais le jeune pâtissier, qui a obtenu son CAP haut la main, nelâche rien. Aujourd’hui, il se perfectionne en glacier/chocolatier en mention complémentaire à l’école des métiers. « J’aime les études, j’aime apprendre de nouvelles choses et me perfectionner. Je suis passionné par la pâtisserie et je veux aller encore loin. Je pense encore poursuivre avec un brevet technique des métiers (BTM) en deux ans en pâtisserie ou boulangerie » raconte le Bangladais arrivé en France en 2019.
« On leur parle de Souleymane Sow, meilleur apprenti boucher de France. On tente de répondre au mieux à ces nouveaux profils d’apprenants. On s’adapte, on adapte nos méthodes et on fait évoluer nos pratiques. Ça nous permet aussi de nous remettre en question, c’est positif pour tout le monde » terminent les enseignantes.