3 JEUNES DÉFENSEURS DES DROITS DES FILLES RACONTENT

Ils ont dit:

  • Sakshi, 19 ans, militante de l’émancipation des filles en Inde. « Défendez vos droits ! » C’est l’appel que Sakshi lance à toutes les jeunes Indiennes. Déterminée, l’adolescente travaille et s’assume financièrement, à seulement 19 ans. Elle est employée dans une entreprise spécialisée dans les ressources humaines. Avec l’aide de Plan International, elle s’est battue contre les préjugés et le poids des traditions pour faire des études. En Inde, le fait d’avoir une fille est vu comme une malédiction. Discriminées, la moitié des filles décrochent entre l’école primaire et le secondaire. Révoltée par cette injustice, Sakshi a choisi d’étudier, afin de mener librement sa vie. Elle espère que son parcours inspirera ses jeunes compatriotes.

 

  • Ibrahima, 23 ans, défenseur des droits des filles en Guinée. Ibrahima milite pour les droits des enfants dans son pays, surtout ceux des filles. Né dans un quartier pauvre de Conakry, la capitale, il a lui- même été victime de violences, avant de se sortir de la misère grâce à l’éducation. Pour lui, l’émancipation des filles est la clé du développement. Le jeune homme alerte sur la situation préoccupante des jeunes Guinéennes, victimes de mutilations génitales (excision), de viols et de mariages. Pour Ibrahima, le changement doit venir de toute la société guinéenne, et les hommes ,frères et pères ont un grand rôle à jouer. Il estime que l’évolution des mentalités doit commencer dans les familles, par exemple avec le partage des tâches ménagères.

 

  • Kadiatou, 17 ans, « briseuse de mariages d’enfants » en Guinée. « En Guinée, les filles sont vues comme une source de problèmes ! » Kadiatou ne mâche pas ses mots. Posée et déterminée, la lycéenne se bat pour mettre fin à la tradition des mariages forcés dans son pays d’Afrique. « Le mariage forcé est quelque chose de banal en Guinée. Les filles sont utilisées et exploitées pour des raisons financières, car la famille de la mariée reçoit de l’argent de l’autre famille, mais aussi pour une question de dignité, d’honneur familial, de tradition. » Il y a deux ans, avec l’aide de ses parents, Kadiatou a réussi à faire annuler le mariage forcé de l’une de ses camarades. Kadiatou veut que le mariage forcé cesse d’être un sujet tabou en Guinée. Elle voit déjà les choses bouger depuis trois ans. « Les jeunes en parlent de plus en plus librement entre eux et sur les réseaux sociaux. Le débat est relayé par les écoles, les médias… Le gouvernement lui aussi a changé de regard sur la question. » Kadiatou estime que les garçons doivent être les moteurs de ce changement. « J’essaie de faire passer mon message aux garçons de mon âge, afin que le mariage forcé disparaisse en Guinée grâce à notre génération ! »