article de Mathilde Lemaire publié sur francetvinfo.fr, le 03 07 2019
Des boulets dans son crâne, « c’est une expression comme ça, pas à prendre au sens littéral » a affirmé le prévenu au casier vierge, venu en costume à la barre. L’étudiant en commerce fait profil bas, mais ne s’excuse pas. Il jure qu’il ne connaissait pas le passé de Mme el Rhazoui, et qu’avant même la convocation des policiers, il avait supprimé son tweet, conscient « que cela pourrait lui poser problème« , lui qui veut devenir commissaire aux comptes.
« Cette affaire est grave, et en même temps, une forme d’espoir »
Zineb el Rhazoui, entourée de gardes du corps comme à chacune de ses sorties depuis l’attentat de Charlie, s’est dite heureuse de mettre un visage sur des mots. Elle l’a regardé fixement une partie de l’audience.
« Les menaces de mort sur Twitter constituent une espèce de bruit de fond qui fait qu’on s’habitue à l’incitation à la violence »
« Et dans ce bruit de fond, a repris l’avocat de Zineb el Rhazoui, vous pouvez tout à fait avoir un jour un type qui dit ‘ben ouais c’est vrai, moi je vais le faire’. Et hop, il va prendre un couteau de cuisine et puis il va y aller. Ça peut aussi inciter des gens plus structurés à se dire ‘on cherche une cible, on va l’attaquer elle’, parce qu’il y a une adhésion autour du fait qu’il faut la tuer. C’est en ça que cette affaire est à la fois grave, mais en même temps, une forme d’espoir parce qu’aujourd’hui, on peut arriver à faire condamner.«