Start-up de la semaine : au Sénégal, MaTontine digitalise prêts et assurances

MaTontine était la seule entreprise francophone à figurer parmi les dix finalistes pour ce prix, ce qui attriste un peu son fondateur, Bernie Akporiaye. « Bien sûr qu’on est heureux d’avoir été retenus, mais en même temps, on ne peut que regretter l’absence des francophones dans ce genre de concours. Il faut dire que le seul fait de devoir remplir un dossier de candidature en anglais complique la tâche des entrepreneurs de cette zone. De plus, les mécanismes de régulation compliqués qui existent en Afrique francophone font un peu peur aux organismes internationaux, qui ont vite fait de juger peu attractives les entreprises qui y opèrent », confie-t-il.

JE VOULAIS ÊTRE DE CEUX QUI CONSTRUISENT LE FUTUR DU CONTINENT

Pour lui, postuler en anglais n’a pas été particulièrement contraignant : né au Nigeria en 1967, Bernie Akporiaye a grandi et étudié au Royaume-Uni, où il a décroché un master d’informatique de l’University of Strathclyde (Écosse) et a travaillé quatre aux États-Unis, dans le secteur des logiciels financiers, avant d’emménager à Dakar, en 2010, après son mariage avec une Sénégalaise.

2017, année blanche

Bernie a ensuite décidé de rester : « Vivre en Afrique correspondait aussi à un projet personnel. Je voulais être de ceux qui construisent le futur du continent », explique-t-il. La découverte du système traditionnel de tontines lui en donne la voie : « Les taux de défaut de paiement n’y sont que de 1 % à 2 % : les Africains se comportent très bien en matière financière. Pourtant, ils n’en sont pas récompensés par des crédits et des produits financiers accessibles« , constate-t-il.