Une analyse indirectement partagée par Marie-Lys, qui a déjà dû faire face à une terminologie bien islamophobe dans la bouche de gens supposément très bien. « Aujourd’hui, je peux facilement prendre la défense des femmes, mais pas des « barbus », m’explique-t-elle. Car oui : les médias avec lesquels je collabore m’ont déjà parlé de « barbus ». Et je ne travaille pas à Minute. »
Comment le prendre et comment l’entendre alors aujourd’hui ? Marie-Lys a arrêté de se battre dans le cadre de son boulot. « J’ai l’impression que la seule rédaction où mes papiers sur l’islamophobie ne poseraient aucun problème, c’est Médiapart – et ils font déjà très bien le boulot. » Pierre quant à lui, n’a pas baissé les bras, mais il est moins susceptible qu’à une époque. « Certains continuent de le prendre mal, mais je m’en fous. J’ai d’autres batailles à mener que d’essayer de me défendre contre ça. J’avais interrogé des musulmans à une époque à propos de ce terme, et une musulmane m’avait dit, « un bon musulman ne peut être qu’islamo-gauchiste » », conclut-il.