La régularisation de 10 000 parents d’enfants nés et/ou scolarisés en France et pris en charge dans le dispositif d’urgence généraliste, permettrait de libérer 50.000 places. Une mesure d’humanité et de bon sens proposée par France-Fraternités.
203 000 places pour l’hébergement d’urgence généraliste, c’est le chiffre révélé par le rapport conjoint de l’IGF, de l’IGAS et de l’IGA publié en juillet 2025.
Ces structures d’urgence visent à garantir un droit à l’hébergement pour toute personne en situation de détresse sociale, médicale ou psychique. Parmi les hébergés, près de 40.000 enfants de parents étrangers, très majoritairement nés et continuellement scolarisés sur le sol français.
Les parents ? Des couples ou des femmes en situation de monoparentalité, en situation administrative irrégulière et sans perspective d’en sortir au regard de l’immobilisme des préfectures.
Faute d’une réponse raisonnable de régularisation des parents, les années de prise en charge s’accumulent pour atteindre plus de trois ans en moyenne.
Régulariser aujourd’hui les parents de ces enfants, soit environ dix mille adultes pris en charge depuis au moins trois ans, serait la promesse de libérer rapidement près de 50.000 places, d’inscrire ces familles dans un système de droits et de devoirs, de leur permettre de travailler légalement et de participer à la hauteur de leurs revenus à la richesse nationale. À l’inverse, laisser grandir ces enfants dans un système de précarité et de débrouille, c’est la promesse de grands désagréments sociaux futurs.
Dans un dispositif saturé malgré un besoin urgent de places, le rapport de juillet 2025 estimait que les personnes en situation irrégulière relevaient d’enjeux régaliens et économiques interministériels. Il rappelait avec prudence le cadre normatif applicable — régularisation ou mesures d’éloignement — et le manque de réponses structurées.
De nombreuses associations, dont le SAMU social, Emmaüs solidarités et le CASP, ont récemment documenté la voie sans issue que représentait pour beaucoup d’étrangers l’hébergement d’urgence. Sans issue et absurde financièrement, politiquement et socialement, ajoutons-nous.
Alors que le mot régularisation est devenu un tabou, fabriqué par les droites extrêmes, loin de toute approche idéologique et de tout excès de démagogie, France Fraternités défend une approche pragmatique. Aucun avenir d’enfants ne peut s’écrire dans un système de non-droit et de précarité.
Libérer 50 000 places d’hébergement quand des milliers d’enfants dorment à la rue, c’est possible. Quels responsables politiques, loin des propos de comptoirs et des démagogies électorales, pour relever ce défi ? Allez, un peu de courage mesdames et messieurs !

