Lundi 11 septembre dernier, les unes de Libération et Franceinfo annoncent une initiative inédite concernant la politique d’immigration : 35 parlementaires de divers horizons politiques proposent la régularisation de milliers de travailleurs et travailleuses dans les métiers en tension
Pour Pierre Henry, président de France Fraternités, voilà une initiative véritablement pertinente concernant la question migratoire, chose que l’on n’a pas vu depuis des décennies en France. Plus précisément, pas depuis 1998 et la grande vague de régularisation portée par JP Chevènement au parlement, qui offre à l’époque à quelques 80 000 travailleurs sans papiers la possibilité d’obtenir des droits sociaux et économiques dans notre pays. Avant cela, c’est sous le gouvernement de Mitterrand en 1982 que 130 000 personnes ont trouvé stabilité administrative :
« Plus de 95% des étrangers régularisés en 1981/1982 avaient auparavant un emploi, pour l’essentiel dans le bâtiment et les travaux publics (30%) , les hôtels, cafés et restaurants (11,8%), l’agriculture et les services domestiques (20%) . 130 000 personnes ont été concernées » écrit-il sur Twitter.
La tribune signée par des représentants du PS, d’EELV, du modem, du groupe LIOT, de Renaissance et du PCF, porte au-devant de la scène un unisson qui se fait rare dans le paysage politique français. Elle est portée par le député de la majorité Sacha Houlié.
Les grands absents des soutiens sont LR et les partis se rapprochant de l’extrême droite ; mais aussi LFI qui n’a pas souhaité soutenir le second volet de cette proposition de loi qui défend l’expulsion systématique des délinquants non régularisés sur le territoire. Pierre Henry s’interroge :
« 42 ans après , qu’est ce qui a changé ? Dans quel déni LR et LFI sombrent-ils ? Refuser la régularisation pour LR parce que cela ferait appel d’air ( alors que les gens sont là ) , refuser la régularisation pour LFI parce que cela n’irait pas assez loin , c’est entretenir la misère et s’en nourrir ! »
Source : Twitter
C’est la situation actuelle de ces milliers de travailleurs et de travailleuses dans des secteurs en tensions, ceux qui auraient justement besoin de mains d’œuvre, qui fait réagir Pierre Henry :
« C’est le règne de l’arbitraire , de la mise en tension du système d’hébergement d’urgence ou des familles sont prises en charge de façon déficiente , sont obligées de quémander des aides pour se vêtir, se nourrir ou encore d’accepter n’importe quel boulot au noir. Oui, il faut régulariser sur la base de critères clairs . Le déni n’est pas une politique . Bravo aux 35 parlementaires qui ouvrent le débat «
Source : Twitter
Une prise de position qui s’inscrit dans une « démarche de bon sens » écrit Pierre Henry, tant elle soutient le travail des CHU, notamment, qui connaissent depuis quelques années un engorgement à tous les niveaux.