Le racisme anti-Roms sévit à Marseille

 

 

 

 

 

 

Les enfants, premiers stigmatisés

La problématique des enfants, en particulier, illustre bien une dérive de notre société . Jane Bouvier, fondatrice de « l’École au présent » se bat au quotidien contre l’administration pour imposer leur scolarisation :

La situation des Roms n’intéresse personne, au contraire, je pense que leur situation est instrumentalisée : les pauvres, les migrants sont responsables de toutes vos difficultés. Et il faut savoir qu’une expulsion équivaut à six mois de déscolarisation.

Le premier combat est donc d’empêcher les expulsions encore et toujours, car, comme le reconnait Jean-Francois Bien Aimé, le directeur de l’école Kalliste qui accueille quinze enfants rom, aucune procédure administrative n’est en place pour veiller à la scolarisation des enfants quand ils se retrouvent dans la rue :

Les familles ne connaissent pas le fonctionnement de ces systèmes et l’éducation nationale ne va pas les chercher dans la rue. Seules les associations s’en occupent

Le constat des enseignants : quand ils sont scolarisés, ces enfants s’intègrent vite. Raphaelle Frilière, responsable de l’unité pédagogique spécialisée dans l’apprentissage du français :

Ce sont aujourd’hui des enfants lecteurs, qui n’avaient jamais été scolarisés auparavant, ni en France, ni dans leur pays d’origine. Aujourd’hui ils parlent français, lisent caculent. Pour moi, ce sont des références pour les autres, des exemples à suivre

Des paroles de profs à l’opposé du racisme et du rejet constaté ailleurs. Malgré tout, à Marseille des expulsions de squat sont déjà programmées le 10 avril prochain, sans que cela ne règle absolument rien : la population Rom est stable ici depuis 20 ans, et représente 0,1% des Marseillais. Population qui déménage au gré des décisions de la Préfecture, mais qui ne quitte pas la ville. Loin de résoudre la question, cette politique ne fait que marginaliser une nouvelle génération, qui ne demande pourtant qu’à s’intégrer.

Des chiffres du rapport CNCDH

Les actes antisémites baissent depuis 2014, avec un net recul de 58,5 % en 2016 par rapport à l’année 2015, pour un total de 335 actes (contre 808 en 2015). Les actes anti-musulmans enregistrent une baisse de 57,6 % en 2016 par rapport à 2015 (429 actes), évolution qui doit être mise en perspective avec le niveau particulièrement élevé d’actes recensés en 2015.