Israël-Palestine : Pierre Henry rappelle quelques éléments du droit international humanitaire

En complément à la simple humanité de chacun pour qualifier ce qui se passe depuis samedi matin en Israël et à #Gaza, je redonne ici la définition du terrorisme fournie par le #CICR . Si la réflexion a encore sa place, bonne lecture.

«Un principe fondamental du droit humanitaire est que les parties à un conflit armé doivent en tout temps faire la distinction entre civils et combattants, et entre biens de caractère civil et objectifs militaires. Le droit humanitaire interdit donc les attaques délibérées ou directes, ainsi que les attaques lancées sans discrimination contre des civils ou des structures civiles. L’utilisation de boucliers humains ou les prises d’otages sont également interdites.

Quand une situation de violence équivaut à un conflit armé, il n’y a pas grand intérêt à qualifier ces actes de « terroristes », car ils constituent déjà des crimes de guerre en droit international humanitaire.

De plus, le droit humanitaire interdit spécifiquement les actes de terrorisme commis contre des civils aux mains de l’adversaire, ainsi que les actes visant à semer la terreur parmi la population civile et commis par des parties à un conflit armé dans la conduite des hostilités. Ces interdictions, qui portent sur des actes dont le seul but est d’intimider les civils, s’ajoutent aux règles déjà mentionnées destinées à protéger plus généralement la vie civile et les biens de caractère civil.

Une différence cruciale entre le régime juridique régissant le terrorisme et le droit humanitaire est que ce dernier est fondé sur l’idée que certains actes de violence en situation de guerre – contre des objectifs et du personnel militaires – ne sont pas interdits. Par contre, tout acte de « terrorisme » est par définition interdit et criminel. Les deux régimes juridiques ne devraient pas être confondus étant donné leur logique et leurs règles différentes. Cela est surtout vrai dans les situations de conflit armé non international, où une étiquette de « terroriste » peut donner aux groupes armés organisés une raison supplémentaire de ne pas respecter le droit humanitaire (ils risquent déjà des poursuites pénales selon le droit national) ».

Autrement dit, terrorisme et crimes de guerre s’enchaînent depuis 4 jours.

Oui le Hamas est une organisation terroriste, oui #Israël a le droit de se défendre mais n’a pas à imposer un blocus total de la bande de Gaza sous peine de commettre un/des crimes de guerre.

Pierre Henry, président de France Fraternités, s’exprime également sur l’offensive du Hamas et les conséquences dévastatrices qu’elle aura dans la région :

« Au massacre de masse sur des civils, femmes, enfants, commis et mis en scène par le Hamas, mouvement terroriste,  va répondre un déluge de feu sur Gaza ou de nombreux civils vont trouver la mort. Fuyez leur dit Netanyahou. Pour où ? Israël a le droit de se défendre. Les israéliens ont aussi le devoir d’arrêter la  politique criminelle de colonisation et d’apartheid voulue et théorisée  par Netanyahou. Ce n’est pas l’heure me dira t-on. Nous sommes en guerre. J’entends. Le problème c’est que ce n’est jamais l’heure depuis le 4 novembre 1995 et l’assassinat de Rabin. Les manifestations de joie de la rue en Turquie, au Yémen, au Liban et ailleurs dans les pays arabes après l’attaque du Hamas sont la confirmation d’une fracture mondiale globale. Puisse l’Europe être préservée de ce manichéisme. C’est la responsabilité commune des politiques de s’y atteler avec force. »