Peut-on défendre des pratiques culturelles lorsqu’elles sont réprimées par la loi ? Pour Tariq Ramadan, islamologue suisse, c’est la tradition qui l’emporte…
Un « débat » autour de l’excision
Le 21 juin 2017, Tariq Ramadan a suscité la polémique lorsqu’il a soutenu un imam américain qui avait recommandé de pratiquer l’excision (mutilation du sexe féminin). Il a déclaré que, bien qu’opposé à cette pratique, il la considérait comme une « tradition controversée » musulmane dont il revenait de « discuter en interne ». « Ce n’est pas aux islamophobes et aux racistes de décider pour les musulmans ». Dans de nombreux pays, dont la France, la Suisse et certains États américains, l’excision est illégale au nom du respect des droits de l’homme. C’est un acte qui met en danger la santé des femmes ou des enfants, qui atteint leur intégrité physique, qui est cruel… L’intervention de Tariq Ramadan laisse penser que l’on peut tout de même ouvrir un débat sur cette pratique dès lors qu’il s’agit d’une « tradition », et que la décision qui résulterait de ce débat communautaire devrait prendre le pas sur les législations des pays concernés.