LES ATOUTS DE LA FRANCE Minées par le chômage, les zones urbaines sensibles sont devenues une des terres fécondes de l’entrepreneuriat, notamment pour les jeunes. Ceux-ci y voient l’occasion de créer leur propre emploi. Le photographe Hervé Lequeux a suivi Linda Makart, créatrice d’une société de location de robes.
- Location de robe. En 2013, alors qu’elle venait d’avoir son second enfant, Linda, salariée d’une mission locale, a sauté le pas de la création d’entreprise en devenant autoentrepreneuse. Son « business » : proposer aux femmes qui aiment les belles tenues sans pouvoir y consacrer beaucoup / Hervé Lequeux
- Mise en beauté. Linda a eu l’idée de créer sa société quand elle s’est mariée » comme dans nos traditions africaines, nous changeons plusieurs fois de tenues pendant la soirée, j’avais conclu que cela pourrait intéresser les femmes, financièrement, de louer une robe », a-t-elle expliqué au photographe. Elle propose aussi des créations de robes et de mise en beauté le jour J.
- Négociation. Quand elle souhaite retoucher une robe, pour l’adapter à la taille de sa clientèle ou lui apporter une touche personnelle, et aussi lorsqu’elle crée une tenue, Linda fait surtout appel aux artisans de banlieue. Notamment Diagana Diffusions, spécialiste des tissus africains. Ici, Linda finit de négocier avec Diagana prix et délais de fabrication.
- Miss Soninké. Pour faire connaître son entreprise, Linda prend énormément de photos qu’elle diffuse sur le réseau social Facebook, où beaucoup de clientes la contactent. Le bouche à oreille est très important. Linda est fière d’être invitée pour la deuxième année consécutive à habiller les candidates de Miss Soninké. Peut-être que de nouvelles clientes de cette importante communauté découvriront son travail.
C’est un travail qui dure depuis six ans. En 2010, Hervé Lequeux, photographe sétois qui a travaillé sur l’immigration, les révolutions arabes ou encore sur le mouvement altermondialiste, est parti à la découverte de la jeunesse des quartiers populaires, allié au journaliste Sébastien Deslandes. Venus d’abord pour un reportage sur une association œuvrant auprès de jeunes déscolarisés à Villetaneuse (Seine-Saint-Denis), ils y sont retournés encore et encore. Puis ils ont souhaité découvrir d’autres quartiers dits sensibles, suivant une ligne traversant le pays depuis les quartiers nord d’Amiens jusqu’à ceux de Marseille en passant par les banlieues lyonnaises ou parisiennes.