Les personnes éloignées de l’emploi : des centaines de milliers d’invisibles ? On fait le point

Qui sont les « invisibles » jeunes ou moins jeunes (non détectés par le Pôle emploi et les missions locales) des quartiers prioritaires de la ville  et /ou issus de la ruralité  loin de l’emploi, de la formation, prenant distance avec les institutions ? Comment agir en complémentarité avec le travail engagé par de multiples partenaires institutionnels qui ciblent cette population ?

C’est tout l’enjeu des dispositifs de remobilisation mis en place par les pouvoirs publics sans céder à la concurrence entre acteurs soucieux de remplir leurs objectifs cibles. De multiples facteurs expliquent une marginalisation persistante : par exemple, 15 % des jeunes (15-24 ans) en France sont au chômage, et un nombre significatif d’entre eux ne sont ni en emploi ni en formation (NEET), représentant près de 10 % de cette tranche d’âge.

Nous retiendrons ici cinq causes :

  • La précarité de l’emploi : environ 21 % des employés en France occupent des contrats à durée déterminée (CDD), ce qui contribue à la précarité de l’emploi, en particulier pour les jeunes et les personnes sans qualifications.
  • Les Inégalités géographiques : Les zones rurales et certaines zones urbaines sensibles présentent des taux de chômage plus élevés, pouvant atteindre 25 % dans certains territoires.
  • La Mobilité géographique : Dans les zones rurales, l’accès aux transports en commun est souvent limité, rendant difficile le déplacement vers des centres urbains où se trouvent la majorité des offres d’emploi. Cette contrainte géographique empêche de nombreuses personnes de postuler à des emplois.
  • La non proximité de l’offre de formation : Les offres de formation professionnelle sont souvent moins développées dans les zones rurales. Cela aggrave le fossé entre ceux qui peuvent accéder à des formations et ceux qui en sont éloignés.
  • La Structure économique : Les zones rurales sont souvent plus dépendantes des secteurs traditionnels (agriculture, commerce local), alors que les zones urbaines bénéficient de la diversité économique (technologie, services, industries). Cela limite les secteurs d’emploi disponibles dans les territoires plus isolés.

Pour rappel le chômage de longue durée est un facteur d’exclusion : 600 000 personnes sont en France au chômage de longue durée. Environ 1,4 million de personnes bénéficient du Revenu de solidarité active (RSA) et d’autres minima sociaux.

Les agents socialisateurs (conseillers en insertion, assistants sociaux, psychologues), travaillant dans un contexte d’urgence, se retrouvent face à un défi de taille que seul un travail en réseau peut faire aboutir. Face à cette situation, des initiatives se multiplient pour offrir des solutions adaptées. Associations, institutions publiques et acteurs locaux œuvrent ensemble pour offrir à ces personnes une chance de réintégrer la société, d’accéder à un emploi stable et de construire leur avenir.

France Fraternités s’investit aussi pour accompagner les personnes éloignées de l’emploi grâce au dispositif  de repérage et de remobilisation (projet O2R). Découvrez notre entretien avec Victoire Ouvré, cheffe de projet, et Lenna Vaillard, coordinatrice pour en savoir plus !