Quelques années plus tard, enfin, mon père a réussi à créer des liens avec d’autres personnes dans le Val Fourré, des personnes qui n’ont pas les mêmes coutumes ni la même religion. Maintenant, il invite même des amis à la maison avec leur famille et on devient tellement proches qu’ils finissent par faire partie de la famille. De mon côté, au lycée, je fais connaissance avec de nouvelles personnes qui ne viennent pas de quartiers populaires, je rencontre des gens des beaux quartiers. Certains dénigrent les habitants de mon quartier et pensent que nous vivons dans de mauvaises conditions, qu’il n’y a aucun respect, alors qu’en vérité, c’est tout le contraire. La preuve : en venant habiter dans le Val Fourré, mon père s’est énormément ouvert aux autres.
Niran a grandi dans une cité réputée « sensible » dans l’Essonne. Il veut surtout en retenir tous les noms de ceux qui ont contribué, notamment dans le sport et la musique, à changer l’image des quartiers ! « Ma banlieue, ma fierté »
Quand on vit dans un quartier, on grandit dans une même et grande famille : chaque mère prend soin de nous comme ses propres enfants, on se partage tout, même si nous n’avons rien, les grands frères des uns protègent les petits frères des autres, tout le monde se soutient. Nous vivons avec les différences de l’autre.