D’autres panneaux préviennent : “Service réservé aux clients, sinon… matraque sur les dents”, ou encore interdisent l’accès à une cabine au moyen de la mention : “Chambres à gaz”. Quant aux clients, ce sont pour la plupart “des jeunes ‘du coin’, body-buildés et tatoués, arborant notamment des symboles runiques, des aigles et des croix celtiques”.
“Bienvenue à la Playa Punta Canna, la plage du Duce”, écrit La Repubblica.
Ici, on est bien au-delà des établissements balnéaires de l’époque fasciste : sur cette vaste étendue de sable, le très fasciste propriétaire, Gianni Scarpa, 64 ans, bandana noir et bureau débordant de gadgets mussoliniens, a réussi à faire mieux, si c’est possible. Et il met les choses au point : ‘Ici, on suit mes règles à moi.’”
Le reportage a déclenché dimanche 9 juillet l’intervention de la police, qui s’est procurée le matériel du journal : des photos, mais aussi un enregistrement des déclarations que le propriétaire diffuse toutes les demi-heures par haut-parleur. Comme on peut l’entendre dans la vidéo, il y déclare notamment : “Les gens mal élevés me dégoûtent, les gens sales me dégoûtent, la démocratie me dégoûte. Je suis favorable au régime [fasciste], mais ne pouvant pas l’appliquer hors de chez moi, je l’applique chez moi.”