Intégration sociale
L’intégration à la française : Un parcours de combattant
L’intégration sociale est le parcours de combattant réservé à tout étranger qui arrive en France pour s’installer et y vivre. Selon feu le haut conseil à l’intégration « Le terme d’intégration (généralement référé à la situation des immigrés installés de façon durable dans le pays d’accueil) désigne à la fois un processus et les politiques qui ont pour objet de faciliter sa mise en œuvre ». En vérité, l’intégration sociale rime avec trois mots : La langue, l’emploi et le logement. Après évidemment la signature du contrat d’intégration républicaine (CIR), entré en vigueur le 1er juillet 2016 et qui remplace l’ancien contrat d’accueil et d’intégration (CAI).
La première étape de cette intégration est donc l’apprentissage du français. Ce qui n’est pas chose aisée pour tous, notamment, pour les étrangers non francophones et même pour certains ressortissants des pays francophones; il arrive que ce passage soit difficile. Nombreux sont ceux qui bâclent ou zappent cette première phase pourtant essentielle pour la suite de l’intégration. Il n’est pas rare de rencontrer des étrangers qui, après 20 années de vie en France, s’expriment dans un français approximatif voire ésotérique. Une fois la barrière de la langue française passée, la deuxième phase de l’intégration consistera à trouver un emploi stable. C’est seulement à ce moment-là qu’on peut envisager de trouver un logement à son nom propre.
Le Modèle d’intégration français est-il un exemple ?
On ne peut pas faire le bilan du système d’intégration français dans une perspective manichéenne. Certes, il y a des ratés mais nous pouvons noter également des exemples de réussite incontestable. Des efforts restent à faire au niveau de la mixité sociale, de la diversité, en ce qui concerne la politique de l’habitat et du logement. La politique d’austérité menée au niveau de la politique sociale a pour corollaire direct la désinsertion de certains citoyens. La trop longue inaction des autorités publiques dans certains quartiers a fini par créer des déserts en matière de services publics et une réelle fracture dans la société. Sans compter la difficulté d’accès à l’emploi pour les habitants de ces zones. Certaines radicalités y compris pour les français de souche peuvent s’expliquer par ces situations de difficulté et d’échecs permanents. Il est plus qu’urgent d’agir et maintenant. Quelques pistes de solutions :
- Faire appliquer la loi qui oblige les municipalités à construire des logements sociaux
- Favoriser la mixité sociale et la diversité en réservant dans chaque quartier un certain nombre d’appartements à des personnes à revenus modestes et d’origine diverse.
- L’Etat doit se réapproprier les quartiers difficiles en y investissant pour corriger certaines inégalités. Ce qui aurait deux avantages : La création d’emplois et donc la réduction du chômage. Cela permettrait également de bouter hors de la République des zones de non droit.
- Vulgariser davantage les textes et les dispositions relatifs au contrat d’intégration républicaine (CIR), par des spots publicitaires. En dehors des réponses institutionnelles, cette partie pourrait faire l’objet d’un appel à projets en direction de la société civile et des associations
Ces mesures permettraient sinon de corriger, mais du moins de résorber certaines défaillances du modèle d’intégration français.
Quid de l’assimilation ?
Intégration ou assimilation ? Sans ambiguïté intégration. Les théories assimilationnistes se fondent sur l’acculturation, l’aliénation culturelle, de l’autre. Selon le rapport de la commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), en 2012, sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie,94 % (Rapport) des personnes interrogées jugent indispensable que les étrangers qui viennent vivre en France adoptent les habitudes de vie françaises. Ainsi, depuis quelques temps, en France, des voix minoritaires s’élèvent pour demander aux étrangers qui y vivent de s’assimiler, donc de ressembler au français de souche. Dans l’assimilation il y a quelque chose qui est de l’ordre de la similitude, de la ressemblance, or nous sommes tous différents, même les membres d’une même famille ont chacun une particularité. Ainsi pour dire, que nous pouvons certes épouser les mêmes valeurs mais nous ne pourrons jamais être les mêmes. Nous pouvons tout à fait admettre que tout étranger qui vienne s’installer dans notre pays a le devoir d’épouser nos valeurs, de respecter les lois de la République. En revanche, il est inadmissible d’imposer aux étrangers le renoncement à leur passé à leur identité, à leur histoire, à leur vécu.
Respect des valeurs républicaines
Il est une chose non négociable : Les valeurs de la République. Vivre en France c’est aussi respecter les principes républicains : Liberté, égalité, fraternité et laïcité. Vivre en France c’est reconnaitre la supériorité de la loi fondamentale aux textes religieux. Vivre en France c’est renoncer à la polygamie et à toutes pratiques qui peuvent mettre à mal notre communauté de vie. Vivre en France, c’est faire le choix de s’intégrer socialement à la communauté. Vivre en France c’est tout simplement respecter les lois de la République.
« La conception d’une intégration des immigrés qui préconise leur soumission absolue à la culture dominante se fonde sur la dimension assimilationniste de l’emprise ; elle feint d’en oublier la dimension liberticide, la violence à sens unique, l’irrespect le plus total envers la différence de l’Autre, la puissance de désintégration par subordination, dissolution forcée, normalisation, uniformisation, asphyxie. »
Vincent CESPEDES (1973)
« Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. »
Ernest RENAN (1823-1892)
« L’effrayant, c’est la faiblesse des grandes institutions d’intégration – la famille, l’école, les églises, les syndicats –, c’est-à-dire tout ce qui est institutionnalisation de la société civile. Elles sont de moins en moins des puissances civilisatrices. »
Paul RICŒUR (1913-2005)