L’amendement antiraciste, voté dans la loi confiance sur la moralisation de la vie publique, est passé quasiment inaperçu et pourtant il pourrait être lourd de conséquences.
EDITO Tandis qu’ils reculaient sur le casier judiciaire vierge, les députés ont ajouté jeudi au projet de loi sur la moralisation de la vie publique un amendement prévoyant l’inéligibilité en cas de condamnation pour injures racistes, sexistes ou homophobe. Les associations antiracistes ont salué une « une avancée historique ». Enfin, une mesure qui allait faire consensus ! En effet, à première vue, on est tenté d’applaudir. Et pourtant, la mesure interroge. Des voix s’élèvent pour dénoncer une dérive orwelienne. Cet amendement servira-t-il à combattre les vrais racistes ou à criminaliser une inquiétude légitime ? Sous prétexte de moralisation, bafoue-t-on la liberté d’expression ?