Certains jeunes n’osent même plus sortir de leur quartier, passer d’un collège à un autre, c’est impossible… D’où la déscolarisation. Ils ont fait des bêtises à l’école et on leur propose un autre collège où ils ne peuvent pas mettre les pieds, impossible.
Quelle a été votre moment le plus marquant ?
SD : Il y a des rencontres qui marquent plus que d’autre, c’est le cas de Saber, un jeune qui vit aux Mureaux (Yvelines). Il a de l’énergie, un bon regard, franc, direct, et surtout, il est symbolique d’une partie de cette jeunesse. C’est un personnage romantique, plein d’extrémité. Il a monté très tôt sa boîte de vente de sandwichs devant les boites de nuits de Paris.
« La banlieue, c’est le royaume de la débrouille, le sens de l’initiative fait loi, la créativité commande »
La banlieue, c’est le royaume de la débrouille, le sens de l’initiative fait loi, la créativité commande. C’était une étoile filante, toujours au courant de tout, son rêve était de devenir réalisateur. C’est assez rare dans ces quartiers où la dimension pragmatique est très présente. Il doivent répondre à des choses très concrètes, parfois imposées par leur parents.