HamAva – Mêle ta voix à ma voix, un cris pour la liberté

Dans ce film très fort, les images ont été filmées clandestinement par la population iranienne avec leurs téléphones portables, à l’insu de la police des mœurs. Chaque extrait témoigne d’un courage immense : celui de celles et ceux qui refusent de laisser l’oppression effacer la réalité.

La chanson qui accompagne ces images a été écrite par le poète Afshin Soleimani et interprétée par des chanteuses et musiciennes iraniennes anonymes. Malgré la censure, malgré les interdictions qui pèsent sur les femmes, elles ont uni leurs voix dans l’underground pour faire entendre un cri de liberté.

« Pour la fin de ce cauchemar, pour moi, révolte-toi, sois la voix qui réclame la justice, mêle ta voix à ma voix. (HamAva) »

Ces paroles bouleversantes résonnent comme un appel brûlant à la justice, à l’égalité et à la révolte contre la violence institutionnalisée. La chanson évoque la douleur d’un peuple pris en otage par des théocrates corrompus, la condition des femmes privées de droits et la force de celles qui refusent le silence. À travers une poésie à la fois intime et politique, Hamava devient un symbole : la voix d’une génération qui ne se résigne pas, une invitation à unir nos voix pour mettre fin au cauchemar de la théocratie et ouvrir la voie à une démocratie laïque, impossible sans les femmes.

Paroles :

Je ne suis pas une frêle orchidée
et toi tu n’es pas le Mont Damavand
la différence est dans tes yeux
pourquoi ton regard est dérobé ?

Entre honneur et raison
Ton orgueil vacille, il se déchire
une fille brûle dans les flammes
et une femme rend l’âme.

Dieu ! Nous sommes déshonorés !
une femme a donné a un homme un baiser
crime d’honneur, idées étriquées
que faire de ces esprits pourris ?

Pour la fin de ce cauchemar
pour moi révolte toi
sois la voix qui réclame la justice
mêle ta voix à ma voix. (HamAva)

Un peuple pris en otage
des seigneurs du crime
la partie entre les mains
un pouvoir tyrannique

Un pays abandonné au désordre
un pouvoir sans foi ni ordre
Viole, frappe, brise, ainsi va ton règne
tant de moyens pour s’en sortir pour ces hors-la-loi.

Pour la fin de ce cauchemar
pour moi révolte toi
sois la voix qui réclame la justice
mêle ta voix à ma voix. (HamAva)

Dans ton monde, seul l’homme a une place
Le cœur de la femme se fond en pluie, lasse
observe ses pupilles délavées,
tes doutes n’auront pas de raison d’exister.

Réveille-toi, libère-toi
de la prison de tes croyances
nous sommes juste des pions de circonstance
nous ne serons pas échec et mat
ni toi, ni moi.

Pour la fin de ce cauchemar
pour moi révolte toi
sois la voix qui réclame la justice
mêle ta voix à ma voix. (HamAva)