Fermeture à Marseille d’une école clandestine considérée comme «salafiste»

L’établissement accueillait une « vingtaine d’élèves », dans le XIVe arrondissement de la cité phocéenne.

article publié sur le site du parisien.fr, le 18 12 2018

Une école clandestine clandestine  est en cours de fermeture à Marseille, a annoncé le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, sur BFMTV et RMC ce mardi. « Une vingtaine d’élèves » selon le ministre, entre 3 et 9, selon BFMTV, sont actuellement scolarisés dans cette école clandestine du XIVe arrondissement de la cité phocéenne. Un établissement considéré comme « salafiste », a indiqué le ministre.

                                                           

« C’est une école clandestine qui ne correspond pas aux règles que nous avons fixées depuis le mois de juillet dernier », durcissant le régime des écoles privées hors contrat pour éviter les dérives, a ajouté le ministre. « Ce n’est pas la première et ce n’est pas la dernière », a-t-il ajouté, promettant d’autres fermetures dans les semaines à venir.

Le procureur saisi

Ce « regroupement d’élèves », déclarés chacun « sous le régime de la scolarisation à domicile », n’avait pas été ouvert de façon « régulière », a indiqué le rectorat d’Aix-Marseille à l’AFP, précisant que « le procureur de la République a été saisi ».

Les lieux, dans le quartier populaire du Canet, accueillaient 43 enfants au total, dont une partie avait plus de six ans, l’âge où la scolarisation est obligatoire, encadrés par quatre personnes, a précisé de son côté la préfecture de police des Bouches-du-Rhône. Les lieux avaient été contrôlés le 4 décembre par plusieurs services de l’Etat qui avaient relevé également des problèmes d’hygiène, avec notamment un frigo pas assez froid, a détaillé un porte-parole.

«Désormais, lorsqu’une école peut poser un problème notamment du point de vue de l’ordre public ou du point de vue du respect des règles de base de l’Éducation nationale, […] nous nous sommes mis en situation de pouvoir la fermer », a souligné le ministre de l’Education.

Dans le cas présent, « il y a eu un mensonge » sur la situation des enfants : « tous les matins, ils étaient accompagnés dans ce lieu qui ne ressemble pas à une école, qui est un groupe de salles », a-t-il poursuivi. « Ces enfants seront re-scolarisés dans des écoles publiques, leurs familles seront reçues ». « Nous ne voulons pas que des enfants se fassent endoctriner de cette façon-là », a déclaré le ministre, jugeant qu’il s’agissait d’un « phénomène de société ».

800 signalements en France

La loi durcissant le régime des écoles libres hors contrat était notamment destinée à lutter contre « l’embrigadement » d’élèves par l’islam radical et à trouver « un juste équilibre entre liberté d’enseignement et protection des enfants». L’enseignement libre hors contrat comptait 74 000 élèves à la rentrée 2017 – sur un total de 12 millions en France. Des effectifs en forte progression, tout comme le nombre d’établissements.

Selon Jean-Michel Blanquer, « 800 signalements » pour atteinte à la laïcité dans les établissements scolaires ont été recensés en France, depuis la mise en place des « équipes laïcité », il y a six mois. Sur ces 800 cas, 330 ont fait l’objet d’une intervention d’une équipe académique, et « 40 ont nécessité une intervention de nos équipes laïcité ».