Essonne : les associations au chevet des familles en difficulté appauvries par la crise sanitaire

De nombreuses familles en difficulté avant la crise sanitaire et économique ont vu leur quotidien encore s’assombrir ces derniers mois. Des associations leur redonnent un peu de souffle cet été.

article par Gérald Moruzzi publié sur le site leparisien.fr, le 20 08 2020

« Avant le confinement, elles étaient pauvres, pendant elles l’étaient encore plus, et aujourd’hui certaines sont ruinées. » Abdel, salarié d’Intermèdes Robinson, une association intervenant surtout dans le nord de l’Essonne, connaît bien le quotidien souvent très compliqué dans lequel évoluent aujourd’hui de nombreuses familles.
Si certaines d’entre elles ont pu souffler la semaine passée au château de Buno, situé à Gironville-sur-Essonne, ce court séjour n’efface pas ces derniers mois de crise sanitaire qui ont fortement aggravé des situations déjà précaires. L’association a répondu à l’urgence sociale en se rendant sur les lieux de vie de ces familles, ou en les accueillant dans ses locaux de Chilly-Mazarin. « À part les deux dernières semaines d’août, on n’aura jamais fermé », souligne Abdel.

Les travailleurs pauvres font leur apparition aux distributions alimentaires
Outre les ateliers de rue, l’aide administrative et le soutien scolaire, effectué autant que possible, les distributions de produits alimentaires et d’hygiène se sont multipliées. Plus de 300 familles en ont bénéficié. « Nous avons vu des gens que l’on ne voyait pas avant, comme des travailleurs pauvres qui se sont retrouvés en difficulté à cause du confinement », explique un autre salarié d’Intermèdes Robinson, très actif tout au long de l’année dans les hôtels sociaux, les bidonvilles et les logements insalubres des marchands de sommeil, nombreux dans certains secteurs de l’Essonne.
Ces actions, Intermèdes Robinson ne pourrait les mener sans aides financières. Les recherches de subventions, « c’est toute l’année, tout le temps, et on ne sait jamais ce que l’on va obtenir », souligne Abdel, qui espère un soutien enfin pérenne de la part de la mairie de Chilly-Mazarin.

Des associations en quête d’aides financières des mairies
Rafika Rezgui, la nouvelle maire socialiste de la ville, sera-t-elle plus généreuse que son prédécesseur, Jean-Paul Beneytou (LR), qui ne voulait pas entendre parler de l’association pour des raisons surtout politiques? « Il n’y a encore rien de fait, mais le ton a enfin changé, surtout comparé au précédent maire qui nous était clairement hostile », pointe Laurent Ott, le directeur de l’association. « Intermèdes Robinson a vocation à être un partenaire associatif, déclare Rafika Rezgui. Nous allons institutionnaliser ce lien par une convention de partenariat. »

À Massy, la situation sanitaire et ses conséquences ont aussi eu une incidence pour de nombreuses familles déjà en difficulté. Beaucoup n’ayant pas pu partir dans leur famille établie à l’étranger, les associations locales ont dû se mobiliser plus que d’ordinaire. C’est le cas d’Humanitaria, qui intervient au cœur des quartiers.
Une aide de la mairie, débloquée dans le cadre d’un appel à projets, a permis à cette structure de programmer cinq dates d’animations durant l’été. La cinquième et dernière aura lieu le 25 août prochain dans le quartier Emile Zola, où les jeunes pourront notamment s’essayer à l’escalade.

Une aide de la mairie de Massy insuffisante, selon Dawari Horsfall, fondateur d’Humanitaria
« Nous avons obtenu 4000 euros de la mairie », indique Dawari Horsfall, le fondateur d’Humanitaria. Candidat malheureux à l’élection municipale de Massy, cet élu d’opposition espérait une somme plus conséquente. « C’est un geste, mais ce n’est pas suffisant pour mener des actions sur la durée, pointe-t-il. Faute de moyens, nous n’avons par exemple pas pu toucher les plus de 17 ans cet été. »
Adjoint au maire de Massy délégué à la vie associative, Mustapha Marrouchi met en avant l’enveloppe de plus de 50 000 euros consacrée à ces initiatives estivales, organisées selon les exigences sanitaires actuelles. « Sur la trentaine d’associations qui ont répondu à cet appel et qui ont été retenues, la plupart ont eu ce qu’elles demandaient. En moyenne, cela représente environ 2000 euros par association. »