Discrimination

Discrimination

La Fraternité en lieu et place de la discrimination

Feu le Haut Conseil à l’intégration a défini la discrimination comme  la « Manifestation quelconque d’une atteinte portée, volontairement ou non, à l’égalité des droits, à l’égalité des conditions de leur exercice, à l’égalité des chances, mais aussi à l’égalité des obligations de chacun et de tous ». Le  Larousse en dit de même sur le caractère inégalitaire de la discrimination. En effet, il la définit comme le  « Fait de distinguer et de traiter différemment (le plus souvent plus mal) quelqu’un ou un groupe par rapport au reste de la collectivité ou par rapport à une autre personne ». Très clairement, toutes ces définitions s’accordent sur le fait que la discrimination est une atteinte fondamentale à l’un des éléments du triptyque Républicain qu’est l’EGALITE.

Aujourd’hui, en France, à diplôme égal les citoyens n’ont pas les mêmes chances de retrouver un emploi. Certaines catégories de la population étant plus discriminées que d’autres, en raison de leur couleur de peau, de leur orientation sexuelle, de leur nom à consonance exotique, de leur handicap. Certains emplois de la fonction publique et des services publics ne sont pas accessibles à tous. Le rapport de Yannick Horty sur les discriminations qui a été remis le 12 juillet 2016, au premier ministre, Manuel Valls et Annick Girardin, ministre de la fonction publique, pointe du doigt l’inégalité d’accès aux emplois publics (Source : Rapport). Le rapport dit : « En outre, on sait que les descendants d’immigrés sont largement sous‐représentés dans la fonction publique. Ils y sont en emplois pour 10 % d’entre eux, contre 14 % pour les natifs. Toutes choses égales par ailleurs, les descendants d’immigrés ont 8 % de chances en moins d’occuper un emploi public que les natifs (Baradji et al., 2012). Certes, les différences sont importantes selon les fonctions publiques. Ainsi, les descendants d’immigrés africains hors Maghreb ont 29 % de chance en moins d’être salarié de la fonction publique d’État, mais 50 % de chance en plus d’être salarié de la fonction publique hospitalière ».  Cette autre étude menée conjointement en 2008 par l’institut national des études démographiques (INED) et l’institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) donne un résultat on ne peut plus éloquent :

  • 26% des immigrés, 31% des enfants de parents immigrés, 17% d’enfant issus d’un seul parent immigré déclarent avoir subi « souvent » ou « parfois » « au cours des 5 dernières années des traitements inégalitaires ou discriminatoires »
  • 49% des enfants d’immigré d’Afrique Sub-Saharienne sont touchés par le phénomène.
  • Tenez-vous bien : 40% des enfants natifs des DOM (Département d’Outre-Mer) sont concernés !
  • 39% des enfants d’Algériens, suivent Maroc, Tunisie, Turquie, Asie.

(Source : Etude)

Dans un autre article (Source : Article) publié par l’INSEE en avril 2014, Anthony Edo et Nicolas Jacquemet démontre au travers une étude sérieuse que la discrimination à l’embauche à l’encontre des candidats issus de l’immigration est de l’ordre de 40 % en moyenne. Les années passent, les études et les rapports s’accumulent, mais rien y fait, les statistiques sur les discriminations en France prennent une tendance haussière. Ce qui dénote de l’échec des politiques successives en matière de lutte contre les discriminations. Il faudrait une politique beaucoup plus volontariste avec un peu plus d’actions concrètes. Car àforce de discours creux sur l’EGALITE, cette promesse de la République est devenue un rêve inaccessible. Ce mot EGALITE a fini par être vidé de sa substance. Et pourtant, la République a le devoir de promouvoir l’égalité des chances pour tous. Face à cette situation inacceptable, l’Etat doit prendre des mesures fortes pour inverser la tendance :

  • L’arrêt des contrôles au faciès
  • La mise en place du récépissé de contrôle
  • Ouverture des emplois qui ne relèvent pas du domaine régalien de l’Etat (Défense, Affaires étrangères, Justice, Intérieur, Finances), à tous les résidants en situation régulière.
  • Diffusion  de spot de sensibilisation et vulgarisation des textes sur la lutte contre les discriminations
  • Mise en place du CV anonyme

Face au rejet de l’autre et à l’entre-soi nous proposerons l’ouverture et la diversité qui enrichissent notre pays. Face aux traitements inégalitaires nous promouvrons l’égalité des chances pour tous. Ce chantier est certes immense mais désespérer serait capituler, car, il s’agit plus que jamais de rendre effectif  les valeurs républicaines inscrites sur le fronton des institutions publiques.

 » Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage. – Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal ».

Article XXIII, Alinéa 1 et 2, Déclaration universelle des Droits de l’Homme

« Je dis qu’il n’est pas de paix armée, de paix sous l’oppression. De fraternité sans égalité. J’ai voulu tous les hommes frère ». 

Léopold SEDAR SENGHOR (1901-2002)