Développement local
La Diaspora et le développement local
Selon le trésor de la langue française informatisé, le terme « diaspora est un mot de l’ancien grec qui désigne la dispersion d’une communauté ethnique ou d’un peuple à travers le monde ». Quant au développement, le centre de recherche et d’information pour le développement (CRID), le définit comme un « processus global d’amélioration des conditions de vie d’une communauté sur les plans, économique, social, culturel ou politique ». Et le CRID d’ajouter : « Ce développement, s’il doit se montrer économiquement efficace, doit aussi, pour être durable, être écologiquement soutenable, socialement équitable et démocratiquement fondé, géopolitiquement acceptable, culturellement diversifié. Le développement ne se réduit donc pas à la croissance. Il doit mettre l’accent sur la satisfaction des besoins fondamentaux (alimentation, éducation, santé…), reconnus comme des droits ».
A quoi sert l’aide de la diaspora ?
Malgré les richesses immenses que regorgent souvent le sous-sol des pays source d’immigration, leurs dirigeants restent en incapacité de répondre aux aspirations et aux besoins primaires des populations. Aucune ou peu de redistribution à l’échelle nationale. L’incurie et l’incompétence sont érigées en mode de gouvernance. Ces défaillances étatiques conduisent les familles à reposer leurs seuls espoirs de vivre dignement sur les épaules du fils prodigue parti en exil. Ainsi, les diasporas sont partagées entre le devoir moral d’aider la famille restée au pays et l’impératif d’intégration dans le pays d’accueil. Nombreux sont ceux qui optent pour le devoir moral. A titre d’exemple, dans un article publié par l’express en 2005, certains maliens qui habitent les foyers à Montreuil envoient jusqu’à 50% de leur salaire au pays pour la construction de postes de santé, d’écoles, d’installations hydrauliques (Source : Article). Préférant ainsi vivre dans les conditions spartiates dans les foyers et mener une vie d’ascète. Quel que soit le continent d’où elle vient, force est de constater que la diaspora maintient toujours un contact régulier avec la famille et les proches restés au pays. Elle participe plus ou moins au développement par des aspects multiformes via les initiatives fraternelles et solidaires qu’elle porte depuis le nord. En définitive, la première destination de l’aide de la diaspora est d’abord et avant tout la famille, pour ses besoins primaires.
Le flux financiers
Selon un rapport de la Banque Mondiale (Source), Les diasporas peuvent constituer une importante source d’activités commerciales, de capitaux, de technologies et de connaissances pour les pays d’origine et de destination. Selon le même rapport, Les envois destinés aux familles dans les pays en développement représentent un volume trois fois supérieur à l’aide publique au développement. Ainsi, en 2014, les envois de fonds enregistrés vers les pays en développement représenteraient 436 milliards de dollars, en hausse d’environ 4,4 % par rapport à 2013. A titre de comparaison, pour la même année l’aide publique au développement s’élèverait de 161 milliards de dollars (Source). L’apport de la diaspora est donc un réel antidote à la pauvreté et contribue à la prospérité des familles.
Le coûts des transferts de fond
Face à ces montants faramineux, une question se pose : le coût exorbitant des transferts d’argent même si ce dernier varie selon le pays de destination. Car, il est clair que se sont ces sociétés de transfert de fond telles que Money Gram, Western Union, ou encore Ria, qui prolifèrent un peu partout, qui se remplissent plein les poches. En effet, Western Union annonçait un bon de 28 % de ses bénéfices au titre de son quatrième trimestre 2015, un bénéfice net de 221,5 millions de dollars (Source : Article). Il est vrai aussi, qu’en dehors de ces structures institutionnelles et formelles, beaucoup d’argent passent par le circuit informel. Comment minimiser le coût des transferts ? Comment faire pour réorienter ces fonds, de l’aide à la famille vers des investissements à longs terme qui profiteraient également à la famille ? Quelques pistes de solution se dégagent :
- La défiscalisation d’une partie des fonds à une certaine hauteur depuis les pays d’accueil afin d’asphyxier le secteur informel et minimiser le coût du transfert
- Imposition dans les pays d’accueil aux sociétés de transfert d’argent d’un tarif forfaitaire pour l’envoi dans les pays pauvres très endettés (PPTE)
- La création d’une structure formelle de bancarisation des fonds dans le pays de destination, une sorte de livret A
- Le prêt d’une partie des fonds bancarisés à un taux à définir pour des investissements étatiques
- Utilisation d’une partie des fonds pour les investissements à long terme pour les diasporas afin de préparer leur retour
- Utilisation d’un pourcentage des fonds bancarisés à définir pour l’aide familiale
Il s’agit là très clairement d’aider les diasporas à tirer un profit de leurs épargnes et à les utiliser de manière efficiente.
« Le défi urgent de sauvegarder notre maison commune inclut la préoccupation d’unir toute la famille humaine dans la recherche d’un développement durable et intégral. »
« Le mouvement de la négritude est un mouvement qui affirme la solidarité des noirs que j’appelais de la Diaspora avec le monde africain. Vous savez, on n’est pas impunément noir, et que l’on soit français – de culture française – ou que l’on soit de culture américaine, il y a un fait essentiel : à savoir que l’on est noir, et que cela compte. Voilà la négritude.«
Interview
[Aimé Césaire]