Beaucoup de ces combattants appartiennent à la branche syrienne d’Al-Qaïda (connue précédemment sous l’appellation de Jabhat an Nusra, et aujourd’hui Hayat Tahrir al-Sham), et d’autres se trouvent parmi les forces d’EI, dans des unités commandées par des Albanais ou des Bosniens.
Certains des combattants venus de Bosnie sont originaires de communautés salafistes, comme celles des villages montagnards de Gornja Maoča, Ošve et Dubnica. Ils ne sont pas nés d’activités missionnaires, mais de l’installation de combattants étrangers de la Guerre de Bosnie et de leurs familles.
L’Histoire mise à profit
De 1992 à 1995, des centaines de combattants de diverses mouvances musulmanes ont fait le coup de feu du côté bosnien, et certains d’entre eux se sont installés par la suite dans des villages reculés pour ne pas attirer l’attention. Ils sont facilement tombés sous la coupe du salafisme, le mouvement ultra-conservateur de l’islam, et vivaient depuis deux décennies en paix, à l’instar des communautés de Puritains des 16ème et 17ème siècles en Europe occidentale. Dans chacun de ces villages, ils créèrent des structures pour soutenir le financement communautaire et le développement spirituel, avec de petites entreprises et des écoles religieuses. Ces communautés salafistes possèdent aussi des immeubles, et des agences de voyages qui travaillent essentiellement avec des touristes arabes.