C’est la question du week-end. Quelle place pour l’islam dans des sociétés bâties sur d’autres références, d’autres traditions ? Après la Chine samedi qui a adopté une nouvelle loi pour rendre « l’islam compatible avec le socialisme », ce lundi matin, le président de la République rencontre les responsables du CFCM pour évoquer la modification prochaine de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat. Les réactions des premiers concernés dénoncent une volonté de contrôle qui n’a pourtant pas la même portée là-bas et ici. Pour s’en convaincre, il suffit de lire les deux articles ci-dessous
article publié sur le site muslimpost.com; le 7 01 2019
#France Il dénonce « le gourdin politique de la loi de 1905 » qui serait utilisé « pour contrôler l’Islam en France. » Alors que les responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM) sont attendus, ce lundi 7 janvier, à l’Elysée pour rencontrer le président de la République, Abdallah Zekri, délégué général du CFCM et président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, ne semble pas ravi de ce nouveau rendez-vous élyséen.
L’ordre du jour, c’est un échange concernant l’éventuelle modification de la loi de 1905 Mais, déplore Abdallah Zekri, « l’objectif véritable de cette réunion est de faire valider sa volonté de ‘contrôler’ l’Islam et les citoyens musulmans en France en utilisant le ‘gourdin’ politique de l’époque coloniale, habillé du ‘costume retaillé’ de la loi de 1905 pour mieux lutter contre le radicalisme islamiste. »
L’objectif annoncé de cet amendement de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat est d’inciter les associations cultuelles, principalement musulmanes, à se constituer sous le régime de la loi de 1905 pour que les autorités puissent ainsi contrôler la compatibilité provenance des fonds consacrés au culte musulman en France. « Cette priorité aurait pu susciter un grand intérêt pour l’ensemble de la nation si elle n’avait pas visé la consécration d’une politique discriminatoire contre la composante musulmane nationale, forte de plusieurs millions de citoyens français », continue le délégué général du CFCM.
Là où les responsables du culte musulman auraient aimé « une véritable reconnaissance » de leur culte « au même titre que les autres cultes que l’Etat reconnaît, respecte et dont il assure, notamment, une grande partie du financement de leurs institutions et établissements privés d’enseignement confessionnels », il s’agirait là, selon Abdallah Zekri, pour le président de « se mêler de questions religieuses dans notre pays. » Le délégué général affirme la réécriture de la loi de 1905 serait « discriminatoire si d’autres cultes français peuvent continuer à recevoir des dons et des aides financières, sous des formes légalement déguisées. »
Abdallah Zekri demande que soient discutés « l’autorisation de cimetières spécifiques sur l’ensemble du territoire national », « la possibilité d’un contrôle strict de l’argent généré par le fonctionnement du marché ayant trait aux prescriptions alimentaires coraniques ainsi que les méthodes d’abattage rituel », « des congés spécifiques accordés lors des fêtes religieuses » ou encore « un programme d’enseignement du fait religieux musulman et de la langue arabe dans les grandes universités françaises et certains lycées tournés vers les compétences professionnelles internationales. »
Mais le délégué général du CFCM craint, sous couvert de « toilettage » de la loi de 1905 « une modification de la substance même du texte. » « Dans le cas de l’Islam, ce dernier ne peut se prévaloir d’un pouvoir significatif pouvant être le vis-à-vis du pouvoir politique », conclut-il dans son communiqué.
—————————————————————————————————————————————–
#Chine: une loi pour rendre « l’Islam compatible avec le socialisme ». Où il est question de renforcer encore une législation déjà très coercitive qui prévoyait déjà Plusieurs mesures interdisent déjà le voile, des barbes longues ou des prénoms musulmans. Lors du ramadan, les fidèles sont empêchés de pratiquer le jeûne. Les autorités ont aussi restreint l’accès à la fonction d’imam et interdisent l’instruction religieuse au jeunes de moins de 16 ans.
article publié par le muslimpost, le 7 01 2019
Selon les chiffres de l’ONU, un million de musulmans Ouïghours sont détenus dans des camps en Chine pour leur « rééducation » passant entre autres par des cours de mandarin, une allégeance au Parti communiste et des travaux forcés.
La répression envers les musulmans du pays continue, avec l’adoption d’un nouveau décret pour « siniser » l’Islam, c’est-à-dire pour le rendre plus chinois.
Une décision prise suite à une réunion à Pékin samedi, entre des représentants de huit associations musulmanes et des responsables du gouvernement qui ont « accepté de guider l’Islam pour qu’il soit compatible avec le socialisme et de mettre en œuvre des mesures pour rendre la religion plus sévère ».
Selon le principal journal anglais de Chine, le Global Times, cet objectif serait poursuivi sur cinq ans. Mais le journal n’avance pas plus de détails sur les mesures ni sur les associations ayant accepté ce décret.
Depuis plusieurs années, la Chine entend combattre « le terrorisme » tout en invisibilisant les musulmans et en condamnant la pratique de l’Islam. Plusieurs mesures interdisent déjà le voile, des barbes longues ou des prénoms musulmans. Lors du ramadan, les fidèles sont empêchés de pratiquer le jeûne. Les autorités ont aussi restreint l’accès à la fonction d’imam et interdisent l’instruction religieuse au jeunes de moins de 16 ans.
La semaine dernière encore, les autorités de la province chinoise du Yunnan ont fermé trois mosquées établies par la minorité ethnique musulmane Hui, selon les informations du South China Morning Post .