Leurs initiatives écologiques, solidaires, éducatives ou leurs performances artistiques ou sportives ont marqué l’année dans le Val-d’Oise et parfois au-delà. Découvrez ou redécouvrez ces personnalités qui ont fait l’actualité du département en ouvrant un peu plus le champ des possibles.
article de la rédaction Val d’Oise du site leparisien.fr, publié le 29 01 2020
Hind Ayadi a lancé le « Garges Clean Challenge »
Son idée a eu un écho international. Hind Ayadi, fondatrice de l’association Espoir et Création, à Garges, a été propulsée sur le devant de la scène grâce à son « Garges Clean Challenge », lancé en août. « Le buzz était complément inattendu, lance-t-elle. Tout a explosé, c’est complètement fou! Moi, je me suis retrouvée à endosser le costume de porte-parole du mouvement et des quartiers… Tout le monde m’appelle! »
L’action provoque un emballement médiatique. Le défi de nettoyer les quartiers se propage dans le Val-d’Oise puis gagne l’Ile-de-France. Avant que des déclinaisons s’organisent dans le monde entier. Des « Clean Challenge » se déroulent à Marseille, en Algérie, au Congo ou encore Sénégal… « Et tout est parti d’ici, à Garges. C’est une immense fierté pour nous, l’association, et surtout pour les jeunes, se félicite Hind Ayadi. À la base, on voulait juste faire quelque chose entre nous, dans le quartier… »
L’associatif souhaitait simplement « sensibiliser » la jeunesse à l’écologie. Que cette thématique, « que l’on entend partout », commence à s’introduire en banlieue et dans les quartiers populaires. « Il n’y a pas de raison pour qu’on ne participe pas, ou qu’on nous laisse de côté dans ce combat, argue-t-elle. Depuis le Clean Challenge, la situation s’améliore, chacun fait un peu plus attention. Même devant les locaux d’Espoir et Création, c’est propre maintenant ! »
Cela a aussi permis aux jeunes de quartier et à la banlieue d’améliorer leur image, trop souvent victimes de préjugés. « Quand les adultes voient les petits avec les pinces, les gants et les sacs-poubelles, ils se rendent compte qu’ils sont engagés, eux aussi, pour leur cadre de vie », soutient la fondatrice.
Hind Ayadi veut désormais profiter du « buzz » pour pérenniser l’action. Un « Clean Challenge » pourrait être organisé une fois tous les deux mois, sous forme de concours entre différentes villes. « Et on est en train de réfléchir à d’autres formes d’action pour continuer à travailler sur l’écologie, confie-t-elle. Que cela soit médiatisé ou pas, on ne lâchera pas! »
Les dictées d’Abdellah Boudour sont allées jusqu’à l’Elysée
Abdellah Boudour a reçu la médaille d’or de la ville et une plaque de place à son nom des mains du maire (LR), Georges Mothron, il y a quelques jours. Depuis 2006, son association, Force des mixités, se mobilise sur le thème de la citoyenneté.
C’est lors d’une distribution de fournitures scolaires à la rentrée au Val-d’Argent nord que des professeurs et parents du quartier lui demandent d’organiser quelque chose sur le thème de l’orthographe. Ce sera la Dictée des cités qui fait ses débuts sur la dalle en 2013 et prend rapidement de l’ampleur. Ce rendez-vous ludique attire les foules et essaime dans toute la France et même à l’étranger (Maroc, Cameroun, Italie et Belgique).
Devenue la Dictée pour tous, cet événement a eu lieu cette année à l’Assemblée nationale, à la tour Eiffel et même au Palais de l’Elysée. Abdellah Boudour a aussi mené un projet de court-métrage et un concours d’écriture sur la condition féminine dans les quartiers.
Elise, 9 ans, plaide la cause des enfants malades
Elle voulait toucher au plus haut sommet de l’Etat. Élise, atteinte d’un cancer incurable, a été reçue à l’Elysée le 1er mars. La petite fille de 9 ans de Montmorency a remis un tableau au président de la République, pour le sensibiliser au cancer des enfants, à la suite d’un appel lancé dans nos colonnes.
Car la cadette d’une fratrie de trois enfants, qui se battait depuis l’âge de 3 ans contre un pinéaloblastome métastasique, tumeur cérébrale très rare, avait choisi d’utiliser l’art, et notamment la peinture, pour faire connaître son combat. Une quête qui avait ému Emmanuel et Brigitte Macron.
Élise est décédée cet été, mais la lutte continue. Et notamment grâce à l’association « Élise princesse courageuse ». Ses anciens camarades de classe, ainsi que ses deux frères, ont pris le relais dans la fabrication de « Tizamis », des porte-clefs dont les produits de la vente sont reversés à des associations aidant les enfants malades. Ces derniers sont même en vente à la boutique de l’Elysée dans le cadre de l’opération « Noël solidaire ». « Nous continuons le combat, Élise ne nous a pas laissé le choix », sourit sa maman, Vanessa.
Stéphanie Frappart, porte-drapeau de l’arbitrage féminin
2019 aura été l’année de la consécration pour Stéphanie Frappart, propulsée sur le devant de la scène en quelques mois. Le 28 avril, la jeune femme, qui a fêté ses 36 ans le 14 décembre dernier, arbitrait le match de Ligue 1 de football opposant Amiens à Strasbourg en tant qu’arbitre centrale, devenant ainsi la première femme à arbitrer un match de l’élite.
Une prestation passée au crible par les observateurs et saluée. Quelque temps après, la licenciée du Football Club du Parisis (Herblay-sur-Seine) était nommée par la fédération internationale comme arbitre de la Coupe du monde féminine. Une compétition où elle a brillé et s’est imposée comme une référence, puisqu’elle a même officié durant la finale remportée par les Etats-Unis.
Ses prestations auront convaincu tous les experts, permettant à l’ancienne numéro 10 du CS Pierrelaye d’être désignée meilleure arbitre du monde et de devenir « le porte-drapeau de l’arbitrage féminin », selon Pascal Garibian, le directeur technique de l’arbitrage à la fédération française. Du haut de son 1,64 m, la jeune femme qui a commencé le football durant l’enfance et découvert les joies du sifflet à l’âge de 13 ans, « pour découvrir les règles », a définitivement su imposer le respect.
Grâce à Pierre et Hélène Vareille, 1200 enfants apprennent le violon
Leur projet est de montrer que la musique peut corriger les inégalités sociales à l’école. Pierre et Hélène Vareille, un couple de dirigeants d’entreprise, ont créé une fondation pour proposer l’apprentissage du violon dès la moyenne section de maternelle.
Lancé en Suisse, le programme s’est développé à Persan, puis Sarcelles, Garges-lès-Gonesse et Cergy. Quatre écoles primaires et quatre écoles maternelles y participent dans le Val-d’Oise (et même une école à Dugny, en Seine-Saint-Denis). Cela représente 1200 élèves en Ile-de-France qui ont chacun reçu un violon fourni par la Fondation Vareille.
« On a commencé à travailler avec l’Education nationale en septembre pour étendre le programme aux trois cités éducatives du Val-d’Oise pendant cinq ans », indique Hélène Vareille. Toutes les écoles de Sarcelles, Garges-lès-Gonesse et Villiers-le-Bel seraient alors concernées. « Cela revient à multiplier par dix l’ampleur du projet », souligne Hélène Vareille.