Banlieues: «C’est parce qu’il n’y a personne pour veiller sur eux la nuit qu’ils font des conneries»

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« C’est la première fois que je vois autant de gens discuter ici, confie Gloire, 23 ans. Personne n’organise jamais rien dans la cité d’habitude. » Yazid Kherfi écoute surtout, oriente parfois, mais ne fait jamais la leçon. Même quand il apprend que la soirée est organisée sur un point de deal. « L’idée est bien, mais elle serait encore mieux un peu plus loin », plaisante un des ados.

« Ce n’est pas normal que seuls les commissariats soient ouverts le soir »

Le militant le sait, ce n’est pas en une soirée que le destin de ces jeunes va basculer. Mais il espère créer le déclic, que les villes qui le sollicitent comprennent l’importance d’ouvrir des structures le soir. « Ce n’est pas normal que seuls les commissariats soient ouverts le soir. Tout ce qui s’adresse à la jeunesse ferme le soir et le week-end, c’est incohérent. » Certains des jeunes présents ce soir-là rêvent que la mairie installe un jour un terrain de « cross » mais la plupart se contenteraient bien d’une salle. Une télé « pour mater les matchs », une « Play », des canap’. « La mairie trouve l’argent pour installer des caméras partout, refaire des débarras mais y a jamais rien pour nous. On est dehors par défaut parce qu’il n’y a nulle partout où aller », lâche Simon.