Pour Paul Slovic, psychologue et chercheur, c’est le «psychic numbing», la difficulté de se représenter la réalité des grands nombres, qui explique que plus le nombre de victimes d’une tragédie augmente, plus notre empathie et notre volonté d’aider diminuent.
Il y a actuellement 65,3 millions de réfugiés à travers le monde, selon le dernier rapport des Nations unies. Pensez à ce nombre: 65,3 millions. Pouvez-vous seulement l’imaginer? Vous pouvez le rapporter à la population française (66,9 millions d’habitants) et en déduire que ça correspond à une foule immense. Ou bien l’associer au fait que jamais, de toute l’histoire de l’humanité, il n’y a eu autant de réfugiés et de demandeurs d’asile que maintenant, pour en venir à la même conclusion. Mais vous représenter mentalement 65.300.000 personnes, c’est impossible. Ce n’est qu’une abstraction.
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