Avignon : deux ans de prison ferme pour l’internaute raciste

Internaute raciste, plus à l’aise derrière son ordinateur pour déverser un discours haineux sur les réseaux sociaux que dans le box du tribunal correctionnel d’Avignon, Michel Laloue, 60 ans, et 26 mentions au casier judiciaire, tente de minimiser la portée de ses actes.

Article de Bruno Hurault publié sur le site de laprovnce;com, le 22 09 2019

Il lui est reproché, via le réseau social Periscope et sa « chaîne » You Tube, des faits de harcèlement et des menaces de mort au préjudice de plusieurs victimes. Des personnes chez qui s’est parfois déplacé le prévenu pour tourner des vidéos insultantes et dénigrantes. Il lui est également reproché des violences avec arme : le soir de la finale Algérie-Sénégal, Michel Laloue a suivi à Avignon, tout en les filmant, deux jeunes supporters des Fennecs, âgés d’une dizaine d’années, et en les traitant de « bougnoules » a brandi une bombe lacrymogène en disant « on les gaze on les gaze ». « C’était juste pour le buzz » marmonne le prévenu en forme de plates excuses après avoir assuré : « j’ai rien fait du tout ».

Les parties civiles expriment leur peur après les menaces circonstanciées proférées sur les réseaux sociaux par cet homme armé d’un harpon mais qu’on voit aussi sur une vidéo couper un melon avec une hache en tenant des propos effrayants. La défense assurée par Me Amr plaide des « mises en scène misérables pour obtenir une aura, une gloire dans ce monde virtuel, un monde où il est une star et il cherche ça ». Des clics à tout prix qui transforment « un homme misérable et malade en Superman » poursuit la défense, selon qui il n’y a pas de risque de passage à l’acte. « Je regrette tout ce qui s’est passé, je n’irai plus sur Périscope, j’arrête » a pleurniché le prévenu avant que le tribunal ne se retire pour délibérer. Déclaré coupable, il écope d’une peine de trois ans de prison dont un an avec sursis et mise à l’épreuve pendant trois ans, avec interdiction de contact avec les victimes. Au plan civil est allouée, à deux victimes reçues en leur constitution de partie civile, une somme de 1 500 euros, en réparation de leur préjudice moral.