Au Burundi, la dérive religieuse du clan présidentiel

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À l’occasion du référendum sur le changement de constitution en vue d’en finir avec la limitation du mandat présidentiel, Denise Nkurunziza multiplie les occasions de prêcher la bonne parole politique dans les médias : « ces derniers jours, elle s’est exprimée à plusieurs reprises sur le sujet. Elle fait la leçon à ceux « qui prient mal » et en même temps, à ceux qui seraient tentés de manifester leur opposition au référendum. Elle leur rappelle que le président a été choisi par Dieu et que si quelqu’un veut qu’il s’en aille, il doit le demander à Dieu et non en manifestant dans la rue’au risque de mourir comme les autres’», ajoute le prêtre catholique.

Le Visionnaire et la répression

« Le titre de Visionnaire qui lui a été décerné, prête à sourire, mais ce n’est pas drôle », confie à La Croix, Anschaire Nikoyagize, membre de la Ligue des droits de l’homme burundaise, Iteka, réfugié en Ouganda. « Le parti au pouvoir utilise le religieux pour se légitimer. Contester Pierre Nkurunziza s’apparente de plus en plus à un sacrilège. » Et donc, justifie la répression en cours contre tous les opposants.