Adopté à deux mois, mon frère n’a cessé d’être renvoyé à sa couleur de peau. Le racisme qu’il a subi dès l’école m’a fait prendre conscience de nos différences aux yeux des autres. Pour eux, l’un était noir, l’autre pas. Pour moi, l’un était marron, l’autre beige. Et après ? L’adoption de mon frère n’a jamais été taboue à la maison. Il est né au Sri Lanka. Ma mère ne parvenait pas à tomber enceinte, et mes parents avaient depuis longtemps envie d’adopter. Je n’ai pas le souvenir de l’avoir appris, qu’une annonce ait fait événement. Nous étions frère et sœur. Basta.